Montréal, le 3 mai 2005 – Les 28 et 29 avril dernier, près de cent représentants et représentantes des milieux communautaire, associatif, universitaire et gouvernemental se sont réunis à Montréal à l’initiative de Communautique pour discuter et débattre des enjeux que représentent pour les populations défavorisées la démocratie en ligne ainsi que, avec la participation du Carrefour mondial de l’Internet citoyen, le Sommet mondial sur la société de l’information.

En conférence d’ouverture de la Journée de réflexion sur la démocratie en ligne, le 28 avril, et de la Journée de travail sur le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), le 29 avril, Monsieur Henri-François Gautrin, ministre délégué au Gouvernement en ligne a invité tous les intéressés à prendre part à ce vaste chantier qui transformera en profondeur les relations du citoyen avec l’État.

Communautique a pour sa part attiré l’attention des participants sur trois grands thèmes : l’accès aux technologies et la formation que leur usage demande, la lutte contre le renforcement des inégalités et la transformation de la démocratie actuelle en une démocratie plus participative et l’importance des groupes communautaires et de la société civile dans la construction démocratique de la société de l’information. Ces thèmes s’inscrivent dans un travail pour donner un sens à l’usage des technologies qui nous envahissent dans la vie de tous les jours.

Le Comité d’étude sur la démocratie en ligne (CÉDEL) de Communautique, en appui à l’actualisation de la journée du 28 avril, retient l’importance de supporter la capacité des citoyennes et citoyens au même rythme que les développements technologiques et d’éviter une mécanisation des rapports qui existent déjà.

Le Comité s’interroge également sur le développement actuel des technologies au sein du gouvernement. Il questionne les concepts qui nous bousculent comme la notion d’utilisateur-client, la page citoyenne comme coffre-fort du citoyen, le vote électronique, alors que des expériences à plus petite échelle, à l’instar des pratiques de l’entreprise privée, permettant d’assurer la participation et l’adhésion de tous, pourraient permettre d’inclure la société civile dans l’expression de ses besoins. Ces besoins se sont traduits, au cours de la journée, par une demande express de formation de la population aux technologies et de conservation des services et modes de participation existants.

Au lendemain de cette rencontre, Communautique et le Carrefour mondial de l’Internet citoyen en collaboration avec la Commission canadienne pour l’Unesco et avec le soutien du ministère des Services gouvernementaux du Québec ont tenu une Journée de travail sur le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) dont la deuxième phase se tiendra à Tunis, en novembre 2005. Le SMSIt sera une occasion de réseautage des organisations et d’échanges sur les pratiques ainsi qu’une occasion de promouvoir nos valeurs démocratiques de responsabilité sociale au service du développement de nos collectivités.

Cette première rencontre avec des experts a permis, d’une part, d’aborder les aspects plus globaux du débat sur le développement d’une société de l’information et, d’autre part, de situer des enjeux pour les organismes communautaires du Québec et les populations qu’ils mobilisent. D’autres rencontres dirigées vers un public plus large sont envisagées.  La notion de l’information présentée comme « bien commun » a soulevé, entre autres, les questions de propriété intellectuelle, de liberté d’expression, de droit à l’éducation, de l’importance de favoriser l’innovation, ainsi que du rôle des États et des organisations de la société civile.

Une première définition de la gouvernance de l’Internet interpelle les règles collectives que nous souhaitons mettre en place pour façonner nos attentes, nos pratiques et interactions en tant qu’acteurs sociaux, afin d’assurer une distribution équitable des ressources et de faciliter l’accès dans des pratiques transparentes avec l’implication démocratique de l’ensemble des acteurs de la société.

Les rencontres des 28 et 29 avril ont permis de démontrer que bien au-delà de la protection de la vie privée, ce sont l’ensemble des règles existantes dans notre démocratie actuelle qu’il faut transposer dans le cyberespace. Les enjeux de la surveillance électronique ont été mis en lumière comme découlant, entre autres, des mesures prises suite au 11 septembre, nous interpellant à demander un moratoire pour approfondir les débats entourant ce qui se présente comme une surveillance globale qui pourrait bafouer toutes les protections pour lesquelles des générations se sont battues.

L’importance de faire les ponts et de s’assurer de la participation des municipalités comme premier lieu de participation citoyenne a également été soulevée au cours de ces deux journées.

Tout au long de ces débats, des blogues ont été alimentés en direct. On y trouve de courts textes portant sur les présentations et débats, de même que des notes plus détaillées. Les blogues peuvent être consultés aux liens suivante :

Journée de réflexion sur la démocratie en ligne
Journée de travail sur le Sommet mondial sur la société de l’information