Le projet « Points d’accès  Inforoute  Initiation de la population »

Au début de l’année 2000, un grand projet prenait forme : « Inforoute – Points d’accès – Initiation de la population ». Ce projet, soutenu par le Fonds de lutte contre la pauvreté par la réinsertion au travail, entend agir comme déclencheur de l’appropriation des technologies par les populations démunies en leur permettant de s’initier à l’univers technologique dans une atmosphère conviviale et chaleureuse.

La mise en œuvre de ce projet s’est étalée sur plusieurs mois. Communautique bénéficie de l’appui d’un réseau de partenaires répartis dans plusieurs centres urbains du Québec :

  • Amos – Corporation de développement communautaire d’Amos
  • Ville Saguenay (Chicoutimi) – Association canadienne pour la santé mentale – Saguenay (ACSMS)
  • Hull – Corporation de développement économique et communautaire de Gatineau
  • Longueuil – Corporation de développement communautaire de Longueuil
  • Montréal
    • Centre des services communautaires du monastère (Centre-Sud / Plateau Mont-Royal)
    • La Puce communautaire (Hochelaga-Maisonneuve / Mercier)
    • Le Magasin Partage Petite-Patrie (Rosemont / Petite-Patrie)
    • Carrefour d’éducation populaire de Pointe St-Charles (Sud-Ouest)
  • Québec – Corporation de développement économique et communautaire de Québec
  • Rimouski – ATENA Groupe Conseil
  • Sherbrooke – Collectif Régional d’Éducation sur les Média d’information (CREMI)
  • Trois-Rivières – Économie communautaire de Francheville (ÉCOF)

Ensemble, Communautique et ses partenaires ont œuvré à la mise sur pied des points d’accès à Internet au sein de groupes communautaires de Québec, Gatineau, Ville Saguenay, Sherbrooke, Magog, Lennoxville, East Angus, Trois-Rivières, Amos, Landrienne, Rimouski, Mont-Joli, Longueuil et quatre arrondissements de Montréal : Centre-Sud / Plateau Mont-Royal, Hochelaga-Maisonneuve / Mercier, Sud-Ouest et Rosemont / Petite-Patrie.

La formule est originale : 80 points d’accès constitués d’au moins un ordinateur installé dans un groupe communautaire, où l’on propose des activités d’initiation réalisées par douze équipes de trois animateurs et animatrices ou plus qui visitent les groupes de leur région ou arrondissement cinq fois par semaine et offrent des périodes d’initiation aux gens qui fréquentent l’organisme ainsi qu’à la population.

Phase 1

Dès janvier 2000, Communautique et ses partenaires régionaux ont travaillé à définir les critères devant guider le choix des groupes communautaires où seraient situés les points d’accès. Leurs préoccupations communes consistaient à veiller à rejoindre les populations les plus démunies et à assurer la pérennité des ressources mises en place. À partir de ce moment, 51 groupes communautaires se sont engagés avec enthousiasme et commençaient à accueillir des personnes désireuses de s’initier aux technologies de l’information et de la communication.

L’objectif de la première année d’activité du projet – 5 000 présences aux points d’accès de la province – a largement été dépassé. En effet, à la fin de la première phase, 9 739 présences ont été dénombrées dans les points d’accès qui participaient au projet.

Phase 2

Vu les excellents résultats de la première phase, tant pour les citoyens et citoyennes du Québec que pour les animateurs et animatrices, le Fonds de lutte contre la pauvreté par la réinsertion au travail a accepté de soutenir le projet pour une autre année, ce qui a permis à Communautique et ses partenaires, non seulement de maintenir en emploi 13 des animateurs et animatrices déjà en poste, mais aussi de développer le projet par l’ajout de 35 nouvelles personnes dans l’équipe d’animation, de 17 points d’accès dans les 7 régions où le projet était déjà présent et de 2 nouveaux partenaires dans 2 nouvelles villes : Ville Saguenay (Chicoutimi) et Longueuil. Chacun de ces nouveaux partenaires a recruté 6 groupes communautaires désireux de s’engager dans le projet.

Également, afin de répondre aux demandes des participants et participantes, de nouveaux types d’ateliers d’initiation à la bureautique et à la création de pages Web, ont été initiés et sont maintenant offerts dans les points d’accès. L’ajout de périodes d’accès accompagné par un animateur ou une animatrice constitue aussi une nouveauté de la deuxième phase.

En plus du soutien majeur du Fonds de lutte contre la pauvreté par la réinsertion au travail, Communautique a obtenu un appui important du Fonds jeunesse Québec, qui a permis de créer de nouveaux emplois pour des jeunes de moins de trente ans et de les intégrer aux équipes d’animation de 5 régions au début du mois de novembre. Le projet a permis de créer un total de 54 emplois lors de la Phase 2.

Phase 3

Au cours de l’été 2002, compte tenu de l’importance des résultats obtenus, le Fonds de lutte contre la pauvreté a accepté de soutenir le projet pour une troisième année. La Phase 3 permettra à Communautique et ses partenaires de maintenir en emploi 3 des animateurs et animatrices déjà en poste et de créer 36 nouveaux emplois au sein des 12 équipes d’animation.

Au mois de juillet 2002, on comptait plus de 30,500 présences aux activités du projet « Inforoute – Points d’accès – Initiation de la population ».

La participation aux ateliers d’initiation et de familiarisation à Internet

Quelques données statistiques

Au mois de juillet 2002, on comptait, depuis le début du projet, 30,520 présences aux activités des points d’accès.

Du mois de juin 2001 à celui de juillet 2002, on dénombrait 20,591 présences.

Profil général des participants et participantes aux ateliers d’initiation entre juin 2001 et juillet 2002 par groupe d’âge
Groupe d’âge Pourcentage
Moins de 18 ans 4 %
De 18 à 30 ans 7 %
De 31 à 40 ans 19 %
De 41 à 50 ans 22 %
De 51 à 60 ans 18 %
Plus de 60 ans 30 %

 

Profil général des participants et participantes aux ateliers d’initiation entre juin 2001 et juillet 2002 par sexe
Sexe Pourcentage
Femmes 71 %
Hommes 29 %

 

Profil général des participants et participantes aux ateliers d’initiation entre juin 2001 et juillet 2002 par occupation
Occupation Pourcentage
En emploi 18 %
Étudiant 7 %
Sans emploi 38 %
Retraité 37 %

Les personnes sans emploi, les femmes et les personnes de plus de 40 ans constituent ainsi une importante partie des participants et participantes aux ateliers d’initiation et de familiarisation.

Nombre de visites entre juin 2001 et juillet 2002
Nombre de visites Pourcentage
Première visite 41 %
Plus d’une visite 59 %

 

Utilisation future des connaissances acquises (plus d’une réponse acceptée) entre juin 2001 et juillet 2002
Utilisation future Pourcentage
Recherche d’emploi 20 %
Activité de bénévolat 9 %
Travail 19 %
Loisirs 72 %

Une proportion importante (39%) des participants et des participantes déclarent désirer utiliser les connaissances acquises à des fins de recherche d’emploi ou pour leur emploi actuel. Le courrier électronique, lui, servira surtout des fins personnelles.

Presque tous les participants et les participantes expriment le désir de revenir aux ateliers, ce qui illustre l’importance des besoins de formation de gens peu familiers avec l’informatique et Internet.

Au delà des chiffres

Des activités adaptées aux besoins

La formule des activités est conçue en vue de faciliter les apprentissages en tenant compte des particularités des personnes rejointes. L’animateur ou l’animatrice populaire initie seulement deux personnes à la fois, pour une période de trois heures. Cette formule bi-individuelle permet aux animateurs et aux animatrices de s’adapter au rythme d’apprentissage de chacune des personnes. Aussi, l’approche est centrée sur les besoins et les intérêts des participants et des participantes.

Les personnes reçues ont souvent un grand besoin de parler, d’échanger et d’être rassurée quant à leur capacité à apprendre ainsi qu’à utiliser un ordinateur et Internet. Ainsi, les personnes âgées, bien que motivées, sont souvent très craintives au départ. Dès qu’elles constatent que l’atelier est adapté à leur rythme et qu’elles peuvent apprendre, leur intérêt augmente, et ce, même si elles doivent consacrer un certain temps à cet apprentissage. De nombreuses personnes ont besoin qu’on leur dise qu’il est tout à fait normal de n’avoir jamais touché à un ordinateur et qu’il y a un début à tout.

Depuis l’automne 2001, de nouveaux types d’ateliers ont été introduits afin de répondre aux demandes des participants et participantes. Ainsi, en plus des activités d’initiation à Internet, on peut dorénavant apprivoiser le traitement de texte, les feuilles de calcul, la conception de pages Web ou être accompagné d’un animateur ou d’une animatrice lors de périodes de mise en pratique.

Qui sont-ils? Qui sont-elles?

Des personnes âgées, des jeunes de différents groupes d’âges, des résidants et résidantes de HLM ou de coopératives d’habitation, des femmes cheffes de famille, des personnes analphabètes ou en voie d’alphabétisation, des personnes vivant des problèmes de toxicomanie, des autochtones, des personnes appartenant à différentes communautés culturelles, des nouveaux arrivants, des personnes ayant des déficiences intellectuelles, des personnes ayant des problèmes de santé mentale. Dans les différentes régions, que ce soit à Rimouski, à Amos ou à Montréal, les activités d’initiation rejoignent aussi des populations souvent très marginalisées : itinérants, toxicomanes, jeunes artistes marginaux et même squeegges.

Provenant de milieux populaires, toutes ces personnes vivent différentes réalités et des situations difficiles sur plusieurs plans. Souvent sans revenus ou à revenus modestes, ou peu scolarisés ou sans emploi, elles se voient très souvent isolées et, nombreuses sont celles qui arrivent avec peu de confiance en elles-mêmes et dans leurs capacités à apprendre à utiliser un ordinateur et Internet. Certains groupes rejoignent aussi des nouveaux arrivants qui doivent affronter plusieurs défis en même temps : intégration, apprentissage du français et recherche d’emploi.

Leurs intérêts et motivations

Puisque les personnes viennent librement, leur motivation est grande. Les motivations sont multiples : curiosité, quête de savoir, recherche d’une information précise ou tout simplement, une passion personnelle. Maintes fois exprimée est la crainte de manquer le bateau et de se voir exclu. Pour plusieurs personnes, c’est une question de fierté et de dignité, elles souhaitent être en mesure de dire à leurs enfants « Je sais comment ça fonctionne ! ». Des mères souhaitent aussi apprendre afin d’être en mesure de comprendre ce que leurs enfants apprennent à l’école. Les intérêts varient ainsi beaucoup : emploi, médicaments, maladies, cours de formation offerts, livres, musique, téléromans, animaux, horticulture, voyages, peinture, etc.

Les personnes âgées trouvent qu’Internet peut être un pont entre leur génération et celle de leur petits-enfants ou un outil de communication avec des personnes qu’elles n’ont pas vu depuis très longtemps. Leur motivation est donc très grande, en témoignent leur ponctualité et leur constance. Certaines personnes âgées manifestent de l’intérêt pour des outils comme le clavardage (chat) ou les forums, sans doute parce qu’ils permettent de communiquer en temps réel.

Ce que les activités d’initiation et de familiarisation leur apportent

Partout, les commentaires sont très positifs. Les participants et participantes en retirent beaucoup de satisfaction personnelle. Pour plusieurs, il s’agit d’un premier contact avec l’ordinateur. Ces activités leur permettent d’apprivoiser l’ordinateur ; elles acquièrent de nouvelles connaissances et sont en mesure d’utiliser Internet, le courrier électronique, le traitement de texte et/ou de réaliser une page Web. Tout cela se déroule dans un climat de confiance, chaleureux, propice à l’échange et où l’on s’adapte au rythme de chacun. Tous et toutes en ressortent avec une confiance accrue. Certains soulignent même que ces nouveaux apprentissages contribuent à réduire le fossé entre les générations. Ces nouvelles connaissances, ces habiletés nouvellement acquises, cette confiance en soi se répercutent de façon très visible pour plusieurs personnes.

Des participants et participantes de Trois-Rivières affirment ressentir un très gros sentiment d’appartenance au monde de l’informatique et de la communication électronique, très présentes de nos jours. Par ce projet, ils se sentent beaucoup plus aptes à comprendre et discuter de l’information technologique reçue tous les jours par quelque moyen de communication que ce soit.

À Montréal, un groupe a décidé de créer des groupes d’intérêts pour encourager les personnes à découvrir Internet. Lors de la première année, une participante en alphabétisation initiée à Internet s’est vue confiée la responsabilité, avec le soutien adéquat, d’accompagner des groupes créés autour d’un intérêt commun : La Marche mondiale des femmes de l’an 2000. Cette personne s’est vue ainsi valorisée et a été amenée à accepter de nouvelles responsabilités dans l’organisation de la Marche dans son quartier. Ce qu’elle a accompli avec enthousiasme.

À Amos, une femme âgée a retrouvé une amie d’enfance lors d’une activité d’initiation à Internet. Leurs nouvelles connaissances leur ont permis de rétablir le contact et de développer une correspondance assidue par courriel.

Les nouveaux arrivants trouvent avec Internet un moyen d’être en contact avec leur pays d’origine soit par le biais des sites en ayant accès aux journaux de leur pays, ou en utilisant le courrier électronique. L’initiation à Internet leur permet de réaliser des économies en appels interurbains ou de pallier à un service postal trop lent. Une participante originaire de Colombie a été tout émue d’envoyer un courriel à sa fille qui vit dans ce pays et d’en recevoir la réponse avant la fin de l’atelier.

Pour les personnes en recherche d’emploi, les activités d’initiation leur permettent d’acquérir un nouvel atout et d’accéder à des ressources additionnelles. En plus d’apprendre les rudiments de la recherche et du courrier électronique, elles peuvent rédiger CV et lettres de présentation grâce à l’apprentissage du traitement de texte. Elles peuvent également créer une page Web personnelle. Dans certains groupes, des témoignages de personnes s’étant trouvé un emploi grâce aux nouvelles habiletés acquises ont même été recueillis.

Quelques témoignages des participants et participantes

  • Sens de la pédagogie, de l’écoute. Bravo pour ce projet!
  • Très patiente avec les vieilles (une participante de 60 ans et plus).
  • J’ai une adresse électronique et ce qu’il faut pour m’amuser et découvrir par moi-même.
  • L’ordi est devenu mon ami. C’est moins « chinois » qu’avant.
  • Cela m’a permis de faire ma correspondance avec mes enfants.
  • L’Internet est bien moins intimidant avec une première approche seul à seul avec l’animateur.
  • Cette deuxième visite me permet de contrer certaines difficultés que j’avais en pratiquant seule.
  • J’ai vraiment apprécié le cours, surtout pour le travail.
  • Je suis très satisfaite et je peux maintenant continuer à œuvrer dans le bénévolat avec cet outil merveilleux qu’est l’ordinateur moderne.
  • J’ai vaincu ma peur de l’Internet.
  • Je ne croyais pas que ça m’intéresserait autant.
  • Je tiens à te remercier pour la patience que tu as de m’enseigner, de répéter, de me reprendre quand je ne me souviens plus de rien, merci pour le beau sourire, merci pour l’énergie que tu dégages.
  • Le projet Communautique m’a permis de démystifier Internet et le courriel, tout en me donnant les outils pour bien fonctionner avec une certaine autonomie.
  • Mon fils me disait dernièrement : « Mom, je ne croyais jamais te voir un jour assise devant un ordinateur. »

Le travail d’animation vu par les animateurs et animatrices

Apport du projet pour les animateurs et animatrices

Communautique a assuré la formation des animateurs et des animatrices afin qu’ils et elles soient en mesure de transmettre des connaissances de base en télématique à des personnes n’ayant possiblement jamais touché à un ordinateur. Nos partenaires ont également joué un rôle central en facilitant leur intégration au milieu et aux groupes au sein desquels se dérouleraient les activités d’initiation.

Le projet permet aux animateurs et aux animatrices d’acquérir une expérience de travail dans le secteur des nouvelles technologies, en particulier en animation et en formation, compétences appelées à être de plus en plus recherchées. Les animateurs et animatrices ressentent une grande satisfaction à réaliser un tel projet. Du point de vue technique, ils améliorent chaque jour leurs connaissances et leurs habilités, en cherchant des réponses aux nombreuses questions qu’ils reçoivent des participants et participantes.

Il y avait, au départ, une certaine appréhension quant à la façon d’animer les ateliers et de les rendre intéressants pour des personnes vivant des réalités très différentes. Tous les animateurs et animatrices disent éprouver un sentiment de fierté, de satisfaction et de motivation (pour reprendre leurs propres mots) à démystifier Internet pour des personnes n’ayant eu aucun contact avec cette technologie. Ils trouvent le travail très valorisant pour eux-mêmes et très utile pour les participants et participantes.

Ils apprécient revoir les mêmes personnes en quête de nouvelles informations, voir la satisfaction des gens devant les nouvelles connaissances acquises et, lire la joie sur le visage des personnes qu’elles ont initiées. Ils se découvrent, à la lecture des commentaires contenus dans les formulaires d’évaluation, des compétences reconnues par les participants et participantes : patience, clarté des explications, dynamisme, respect du rythme de la personne. Ces commentaires les encouragent et sont appréciés. Parfois, certaines réactions sont un peu déroutantes, en particulier, lorsque les personnes découvrent qu’Internet « c’est rien que ça !». Ce qui n’en démontre pas moins que l’initiation est réussie et que les personnes ont pu démystifier Internet.

Relation avec les groupes communautaires

La collaboration étroite des groupes communautaires constitue également un atout important de ce projet. Le projet a permis aux animateurs et animatrices d’acquérir une bonne connaissance du milieu communautaire. Les animateurs et animatrices ont l’opportunité de connaître plusieurs organismes communautaires avec leurs réalités respectives ; ils ont la chance de se faire connaître dans ces organismes, de s’y intégrer et de développer des liens avec les intervenants et intervenantes dont l’expertise vient enrichir leur expérience de travail.

Les animateurs et animatrices ont eu à découvrir et à s’adapter à des groupes communautaires fort différents les uns des autres. Cette étape était importante afin d’ajuster les activités d’initiation aux besoins spécifiques des groupes et des personnes ciblées, d’identifier les ressources appropriées sur Internet et de préparer de la documentation pertinente. Par exemple, dans un groupe travaillant avec des personnes en recherche d’emploi, l’animatrice a procédé à une recherche de sites utiles et elle remet aux personnes ayant participé à l’activité un outil de référence présentant des organismes offrant leurs services sur Internet.

Communautique : coordination d’ensemble, formation et soutien

Communautique assume d’abord un rôle de coordination nationale et utilise tous les moyens techniques à sa disposition pour maintenir une liaison constante avec tous les partenaires et assurer la circulation de l’information entre tous. Des rencontres nationales de coordination sont organisées entre les partenaires afin d’évaluer le déroulement du projet dans les différentes régions et apporter les ajustements nécessaires. Ces rencontres sont aussi l’occasion pour les partenaires d’échanger sur leurs différentes expériences et les particularités régionales.

Communautique assure la formation des animateurs et animatrices et leur apporte un soutien pédagogique continu. Le réseau des animatrices et animateurs poursuit ses apprentissages par la tenue de forums thématiques et, ses échanges via une liste de discussion. Une trousse pédagogique couvrant tous les aspects du travail de points d’accès est remise à tous les animateurs et animatrices qui sont invités à l’enrichir de leurs expériences respectives.

Afin de faciliter la compilation des données statistiques, une base de données a été créée. Une fois les données de toutes les régions compilées, Communautique retourne aux partenaires les statistiques mensuelles de fréquentation afin qu’ils puissent évaluer la progression du projet, garder une vue d’ensemble et apporter des correctifs si nécessaire.

Les partenaires régionaux ou d’arrondissement

Les douze partenaires régionaux ou des arrondissements de Montréal joue un rôle clé dans la réalisation du projet. Experts de la dynamique communautaire de leur territoire, ils sont des acteurs majeurs du projet.

Les partenaires contribuent financièrement et matériellement au projet (transport, local, photocopies, etc.). De plus, les partenaires régionaux et d’arrondissements sont les employeurs des animateurs et animatrices et assument donc toutes les tâches reliées à cette fonction. Soutien précieux pour les animateurs et animatrices, ils orientent leur travail, les appuient dans la promotion de leurs activités, les aident à comprendre la dynamique des points d’accès ou encore, à bien répondre aux besoins des populations visées.

Par ailleurs, tous les partenaires jouent un rôle central quant à la coordination des activités sur leur territoire. La concertation des groupes de chaque région ou arrondissement est très importante et le rôle des partenaires est essentiel afin de soutenir les échanges sur l’expérimentation. Les partenaires organisent régulièrement des rencontres avec les responsables des points d’accès ainsi qu’avec les animateurs et animatrices de leur territoire afin de définir des stratégies d’action communes. Lors de ces rencontres, les groupes évaluent, non seulement le déroulement du projet, mais aussi les pistes de développement potentielles reliées à l’appropriation des technologies de l’information et de la communication pour mieux répondre à la population qu’ils desservent.

Apport du projet pour les partenaires

Pour certains, le projet a permis de tisser des liens avec de nouveaux groupes et de développer de nouvelles avenues de collaboration. Pour d’autres, il a plutôt contribué à renforcer les liens déjà existants. Ailleurs, il a amorcé le travail de développement dans un domaine, l’appropriation des nouvelles technologies, où il y avait beaucoup de demandes issues des organismes communautaires.

Les groupes communautaires points d’accès

Chez la majorité des groupes, l’intégration des activité d’accès constitue un nouveau défi, elle exige d’initier de nouvelles pratiques et apporte son lot d’expérimentation. À cet égard, l’apport des animateurs et animatrices est considéré comme extrêmement précieux.

Les groupes soutiennent les animateurs et animatrices au quotidien. Ils investissent dans le projet et assurent les conditions essentielles à la réalisation du travail: ligne téléphonique et personnel pour prendre les inscriptions, espace de bureau, formation ou conseils pour composer avec certains participants et participantes, organisation des horaires de travail de façon à ce que le climat soit propice aux ateliers d’initiation. La promotion des activités et la gestion des inscriptions exigent une contribution importante d’organismes disposant souvent de peu de ressources. Ils doivent aussi s’engager et définir les balises guidant les activités d’accès qui se déroulent dans leurs locaux. De plus, plusieurs groupes fournissent les photocopies et les documents aide-mémoire remis aux participants et participantes.

Le projet constitue une expérience importante pour les groupes. À Hull, par exemple, les groupes considèrent le projet comme une chance unique pour les gens de leur quartier d’avoir accès à des activités gratuites d’initiation à Internet. Dans certaines régions, l’expertise acquise a permis à certains groupes de se voir reconnaître une plus grande crédibilité dans leur milieu.

Dans plusieurs groupes, on constate que les activités d’animation amènent de nouvelles personnes dans le groupe. Déjà, certains voient les activités d’accès comme un service supplémentaire qu’ils peuvent offrir à leurs membres et aux populations visées. Dans certains cas, des groupes ont déjà constaté une augmentation de leur membership.

De nouvelles activités suscitées par le projet au sein des groupes

Pour répondre à la demande des participants et participantes, plusieurs groupes ont ajouté des périodes d’accès supplémentaires. Le projet a aussi généré de nouvelles activités au sein des groupes. Ainsi, dans le Sud-Ouest de Montréal, des groupes d’intérêts ont été formés pour réaliser des activités de navigation et des animations spécifiques ont également été organisées pour des groupes d’alphabétisation. À Rimouski, des activités ont été initiées avec des groupes d’alphabétisation afin d’intégrer Internet et alphabétisation. À Trois-Rivières, des activités d’initiation ont aussi été offertes aux participants et participantes en démarche d’alphabétisation. À Sherbrooke, afin de répondre aux besoins de participants à mobilité réduite, l’animatrice ou l’animateur se déplace pour offrir les activités d’initiation dans les locaux du groupe.

Présentation des 80 points d’accès

Amos

Situé dans les locaux de notre partenaire, le point d’accès de la Corporation de développement communautaire d’Amos accueille la population d’Amos. La Coopérative d’habitation Rivière aux biscuits reçoit, elle aussi, la population avoisinante en accordant une attention plus particulière aux habitants des autres coopératives d’habitation. À la Maison Mikana, une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence, les activités sont réservées aux femmes (résidentes ou non de la maison). L’Accueil Harvey Bibeau offre de l’hébergement aux personnes itinérantes et tient une banque alimentaire ainsi qu’un programme de thérapie. La Petite boutique recycle et vend des vêtements pour venir en aide aux plus démunis. La Fondation paroissiale de Landrienne (située à quelques kilomètres d’Amos), regroupe plusieurs organismes communautaires et les activités d’accès y sont offertes à la population locale.

Ville Saguenay (Chicoutimi)

Les points d’accès de Ville Saguenay (Chicoutimi) sont installés dans six organismes. Le Service d’intégration sociale Nouvel Essor du Saguenay et L.A.S.T.U.S.E. luttent contre l’isolement, soutiennent l’entraide et contribuent à l’intégration sociale, le Fonds d’entraide communautaire (F.E.C.) travaille au développement du potentiel économique du milieu local et régional selon un modèle communautaire et solidaire, la Maison des familles de La Baie offre des services de prévention et de soutien aux familles, le Club des retraités Price réalise des activités pour divertir les aînés et le Patro de Jonquière est un centre communautaire d’entraide et de loisirs pour la famille.

Gatineau (Hull)

Les points d’accès de Gatineau (Hull) sont situés dans des maisons de quartier et centres communautaires offrant tout un éventail d’activités. Les groupes qui hébergent des points d’accès sont : La Maison de l’Amitié, le Carrefour St-Rédempteur, le Centre communautaire Entre-nous, le Comité des résidents de Deschênes, la Maison d’accueil Mutchmore. Quatre de ces groupes tiennent des cuisines collectives et offrent aux jeunes diverses activités. La Maison de l’Amitié propose également des activités en alphabétisation, en toxicomanie ; elle compte aussi un comité de résidents et offre de l’aide aux devoirs. Le Carrefour St-Rédempteur organise aussi différentes activités communautaires : cafés-rencontres, ateliers d’artisanat et sur la nutrition, etc. Le Centre communautaire Entre-nous offre du soutien aux parents. La Maison d’accueil Mutchmore organise des ateliers d’estime de soi, des échanges bibliques et un groupe Entre-filles.

Fait à noter : Quatre autres organismes communautaires, la Maison communautaire Daniel Johnson, Action quartier, le Gite-Ami et le Centre de jour, ayant réussi à se procurer l’équipement nécessaire, se sont joints au projet et offrent des ateliers d’initiation à l’Internet. Ces groupes proposent plusieurs services : santé communautaire, club de devoir, répit pour parents, rencontres action-jeunesse, gîte et couvert pour personnes itinérantes et counselling.

Longueuil

Six organismes de Longueuil se sont joints au projet depuis juillet 2001 : Le Club des Jeunes de Longueuil, le Centre communautaire des aînés de Longueuil, le Centre communautaire Le Trait d’Union, la Maison de Jonathan, la Corporation Vie de Quartier Notre-Dame-de-la-Garde et la Maison de quartier Carillon. Ces organismes offrent un vaste éventail de services offerts à la population locale. Leurs principales activités visent la prévention du décrochage et de la violence scolaire, la promotion du rôle des aînés au sein de la société, le développement des services en loisir communautaire et pastoral, l’aide aux jeunes vivant des difficultés aux plans personnel, social, scolaire ou social, l’amélioration de la qualité de vie des gens du quartier Notre-Dame-de-la-Garde, la mise en valeur des relations intergénérationnelles et le développement de ressources qui répondent aux besoins des familles.

Québec

Localisés dans les quartiers centraux de Québec et dans l’ancienne municipalité de Vanier, les groupes « points d’accès » rejoignent essentiellement des populations à faibles revenus ainsi que des nouveaux arrivants. À Québec, les groupes ont opté pour une formule différente : deux ordinateurs sont installés dans chacun des centres pour offrir une meilleure animation et interaction entre les personnes.

Le 301 Carillon est un centre communautaire où sont réunis cinq organismes communautaires et qui a pignon sur rue au cœur du quartier St-Sauveur, un quartier populaire de Québec. Deux groupes y sont nos partenaires locaux : le Comité des citoyens et des citoyennes du quartier St-Sauveur (CCCQSS) qui travaille sur diverses problématiques telles la lutte à la pauvreté, l’emploi, l’aménagement urbain, le logement social et l’Association pour la défense des droits sociaux du Québec métropolitain (ADDSQM), un groupe de défense des droits des personnes assistées sociales. Un autre point d’accès est situé à Vanier dans les locaux de La Ruche Vanier et de Ressources parents Vanier. La Ruche Vanier mène des actions sur plusieurs problématiques : logement, cuisine collective, épicerie communautaire, aide aux immigrants. À Limoilou, le Centre R.I.R.E. 2000 intervient dans les domaines du développement de l’employabilité, de l’intégration multiculturelle et des nouvelles technologies. Leurs locaux sont situés au Patro Roc-Amadour, qui offre notamment des services d’aide aux devoirs, des camps de jour et d’été et des loisirs pour les personnes handicapées. Le Centre Mgr Marcoux, qui offre des activités de loisirs et qui s’implique dans la vie communautaire du quartier Saint-Pascal, s’est plus récemment joint au projet en mettant deux postes à disposition de la population. Par ailleurs, des activités d’animation sont offertes dans deux succursales de la Bibliothèque de Québec, la Bibliothèque Des Saules et la Bibliothèque Du Berger.

Rimouski

À Rimouski, un des points d’accès est situé au Centre de ressources et d’intervention populaire de l’Est (CRIPE), un organisme soutenant la réalisation de projets, de concert avec les groupes communautaires de l’Est du Québec, visant l’amélioration des conditions de vie des populations de ces régions. Aux trois mâts et Unité Domrémy de Mont-Joli, sont deux organismes offrant des services aux personnes démunies ou souffrant de toxicomanie. Dans ces points d’accès, les activités sont offertes à la population en plus des populations spécifiques rejointes par les groupes. Le Répit du passant, un centre offrant de l’hébergement aux personnes itinérantes, offre les activités d’initiation principalement aux personnes itinérantes. Le cinquième point d’accès est localisé à L’Arbre de vie qui offre des services d’accueil, d’écoute et d’aide individuelle aux adultes. Ficelles, un organisme qui aide les femmes à réintégrer le marché du travail, héberge un sixième point d’accès.

Sherbrooke

À Sherbrooke, le point d’accès le plus récent est celui situé dans les bureaux de la Fédération de l’Âge d’or du Québec – Région de l’Estrie, un organisme qui offre des services et du support à ses membres, soit des personnes retraitées faisant partie de clubs de l’âge d’or de la région. Un autre point d’accès est situé au Service d’entraide alimentaire de la MRC du Haut St-François, dont le local est partagé avec plusieurs autres organismes offrant des services à la communauté. Un point d’accès est localisé au Carrefour du Partage, un organisme qui propose divers services aux personnes les plus défavorisées. Une ressource pour femmes victimes de violence, le Women’s Center de Lennoxville, offre des ateliers d’initiation aux membres des familles des femmes victimes de violence dans un local prêté par l’Université Bishop. Le cinquième point d’accès est situé au Centre l’Élan, une ressource en santé mentale de Magog. Les activités d’accès sont offertes, là aussi, aux personnes qui fréquentent deux autres organismes situés à proximité. Le Carrefour communautaire Ascot met à la disposition de la population le sixième point d’accès.

Trois-Rivières

Les organismes où sont situés les points d’accès de Trois-Rivières interviennent dans des secteurs variés. Ils ont toutefois en commun de desservir des populations à faibles revenus et souvent peu scolarisées.

Quatre groupes qui travaillent avec les familles mettent un point d’accès à la disposition de la population: Ressource Faire propose des activités visant à soutenir les compétences parentales, tient une cuisine collective et des ateliers d’aide aux devoirs; La Maison magique qui, outre les activités de développement des compétences parentales, dispose d’une halte-garderie; Le Service familial d’habitation Ste-Madeleine, un organisme de logement subventionné et la Maison de la Famille de l’Ouest qui offre divers services aux familles. Le Tour d’y voir, un cinquième point d’accès, est un média communautaire qui offre également du soutien à la recherche d’emploi. La Maison de l’économie sociale, elle, constitue un incubateur pour les entreprises d’économie sociale. COMSEP, un groupe d’éducation populaire qui offre tout un éventail d’activités (alphabétisation, comptoir vestimentaire, cuisine collective, etc.) héberge un septième point d’accès. Des activités d’initiation à Internet y sont offertes aux participants et participantes en démarche d’alphabétisation.

Montréal

Centre-Sud / Plateau Mont-Royal

Dans le quartier Centre-Sud, La Relance jeunes et familles, un organisme communautaire intervenant auprès des jeunes et des familles du quartier, héberge un point d’accès. Sur le Plateau Mont-Royal, un point d’accès est situé au YMCA du Parc, un organisme qui offre différentes activités à la population multiethnique du quartier tant pour les jeunes que pour leur famille. Le Centre de services communautaires du Monastère, notre partenaire où sont hébergés 13 organismes communautaires du quartier, abrite un point d’accès. Par ailleurs, un autre point d’accès est localisé chez l’un des organismes hébergés au Monastère, le Projet Changement, un club de l’âge d’or. Un point d’accès est localisé dans un centre d’éducation populaire, les Ateliers d’éducation populaires de Mercier, qui réunit plusieurs autres groupes communautaires. Le cinquième point d’accès est situé à la Maison des amis du Plateau, une ressource alternative en santé mentale.

Hochelaga-Maisonneuve / Mercier

Les points d’accès sont installés chez des groupes rejoignant des populations diversifiées. L’un des points d’accès est situé à l’Accueil liaison pour nouveaux arrivants (ALPA), un centre de francisation et de recherche d’emploi pour les nouveaux arrivants. Le point d’accès du Regroupement Entre mamans rejoint principalement de jeunes mères. Le point d’accès du Projet Harmonie, un groupe situé dans un HLM et qui intervient auprès des familles et des jeunes résidents, est vu comme un moyen de favoriser une ouverture sur l’ensemble du quartier. L’Antre jeunes de Mercier Est, une maison de jeunes du quartier, offre différentes activités de loisirs communautaires et le Chez-nous de Mercier Est s’adresse aux personnes âgées et leur propose de l’accompagnement, une popote roulante et un restaurant communautaire. Un nouveau point d’accès est hébergé par le Pavillon d’éducation communautaire qui offre un ensemble d’activités communautaires.

Rosemont / Petite-Patrie

Dans l’arrondissement de Rosemont / Petite-Patrie, les points d’accès sont coordonnés par le Magasin Partage de la Petite-Patrie qui héberge aussi un point d’accès. Un autre point d’accès est localisé à l’Hôte Maison Petite-Patrie, une maison de jeunes. Les Habitations Nouvelles Avenues et La Maison des aînés II, deux organismes offrant des services de logement pour les personnes âgées ont maintenant leur point d’accès. Un cinquième point d’accès dans le quartier est situé à L’Entre-gens, un carrefour communautaire offrant des activités aux familles et aux jeunes du quartier Rosemont. Les sixième et septième points d’accès sont hébergés par La Corporation de développement communautaire de Rosemont et La Maisonnée Petite-Patrie, un service d’aide et de liaison pour immigrants.

Sud-Ouest

Les points d’accès du Sud-Ouest sont situés dans des organismes répartis dans divers quartiers. Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe St-Charles et le Comité d’éducation des adultes de la Petite-Bourgogne et de St-Henri (CEDA), deux centres d’éducation populaire, offrent des activités en alphabétisation, en alimentation, en consommation et en francisation. Le Centre de loisirs Mgr Pigeon offre aux jeunes des activités diverses et intervient également auprès des parents. Le Centre récréatif et culturel St-Zotique offre à la population du quartier et en particulier aux jeunes, des activités récréatives, culturelles et sportives. Le Centre communautaire Tyndale St-Georges rejoint des personnes de différentes cultures, majoritairement anglophones, sur la question du travail. Les Loisirs St-Henri et le YMCA Pointe St-Charles offrent à une large clientèle des activités de loisirs et communautaires. Le Regroupement pour la Relance Économique et Sociale du Sud-Ouest (RESO) abrite le huitième point d’accès du Sud-Ouest de Montréal.