Les TIC sont entrées dans nos vies rapidement. Jusqu’à un certain point elles sont incontournables. La clé réside dans l’utilisation qu’on en fait en mettant la personne avant toute chose.

Rédaction : Alain Villemure, Équipe des communications, Centre St-Pierre
Coordination : Suzanne Leroux pour l’Équipe des communications, Centre St-Pierre
Printemps 2001

D’abord, la personne…

lampeL’individu, le groupe et son milieu : l’affirmation identitaire

Les TIC sont entrées dans nos vie rapidement. Jusqu’à un certain point elles sont incournables. La clé réside dans l’utilisation qu’on en fait en mettant la personne avant toute chose.

La motivation des gens qui utilisent les TIC pour la première fois est différente de la motivation qui les pousse à intégrer ces outils dans leurs activités courantes. Pour plusieurs, c’est une question de fierté et de dignité. Ils veulent pouvoir dire à leurs enfants : je sais comment ça marche ou affirmer à leurs collègues de travail : oui, je peux t’aider!

L’individu, le groupe et son milieu : l’affirmation identitaire

Ensuite le potentiel s’ouvre à eux. Soudainement, presque par magie, ils peuvent rejoindre 100 groupes avec un seul clic de la souris…faire l’inventaire des écrits sur un sujet quelconque en quelques minutes…s’en servir comme outil d’intervention… ou faire valider une position d’action par des collègues de la Gaspésie, de leur bureau de Montréal. Pour beaucoup de groupes, leur vitrine sur l’espace virtuel du WEB les force refaire l’exercice de bien cerner leur image et souvent à illustrer leur mission! Une vérité demeure. Sans la volonté de la personne, l’utilisation des TIC serait inexistant.

Les TIC ne sont que des outils dont nous faisons usage, que des accessoires à notre travail. C’est une erreur de les situer au centre de nos préoccupations d’organisation ou d’élaborer les solutions uniquement autour d’elles.

Cet angle de vue nous amène sous un éclairage qui met l’utilisateur au premier plan dans son animation avec son milieu et dans sa relation avec la société. Les technologies de l’information et de la communication s’animent d’abord à travers les hommes et les femmes qui les utilisent. Ils sont les acteurs de leur intégration dans le développement de leur territoire. En ce sens, leur identité se définit en fonction de leurs actions dans leur collectivité.

Et le développement local…

rouagesLe développement local : un processus humain.

ll existe plusieurs définitions du développement local selon notre propre lunette d’intervention. Nous retenons cinq repères qui nous aident à identifier une action signifiante :

  • L’identité…
  • La prise en charge (empowerment)…
  • Le territoire…
  • La collectivité…
  • Le partenariat…

Ces repères sont tous inter-reliés. Chacun a de l’influence sur l’autre.

L’agencement de ces éléments poursuit un objectif, celui du développement. Encore ici, les définitions du développement varient selon qu’elles traitent d’économie, de social, de culture, d’écologie ou de politique.

En recadrant notre vision pour nous forcer à analyser la situation avec la personne au centre de nos préoccupations, nous constatons que la santé cadre bien avec les objectifs de croissance de tous.

Nous retenons, pour y reconnaître une vision systémique de la société, la notion de santé comme valeur générale du développement, telle que définie par Trevor Hancock.

3 cercles (communauté-environnement - économie) se recoupant

Et les TIC…

ordinateur branché L’accès et le savoir faire : les conditions favorables à la création de réseaux.

Certes, il est important de savoir que nous nous trouvons dans cette nouvelle société du savoir. Il faut aussi comprendre que cette nouvelle relation propre aux TIC, entre l’espace et le temps, modifie l’imaginaire des gens. Mais il est encore plus important de connaître la fonctionnalité des outils permettant d’utiliser ce savoir

L’accès et le savoir faire : les conditions favorables à la création de réseaux.

L’homme a toujours su utiliser les fonctions de l’outil à son avantage en autant qu’il avait la connaissance de l’outil et de ses possibilités. Or, les groupes peuvent contribuer au développement local via les TIC s’ils peuvent s’en servir! Le comment, le pourquoi, le quand et le où sont encore et toujours tributaires du qui. Le vrai potentiel ne se découvre que dans l’appropriation humaine des techniques et de leurs produits.

Quoique les incidences de l’Internet soient encore mal contrôlées et que l’on anticipe mal ses conséquences technologiques, l’articulation des TIC dans le développement local doit nécessairement prendre les utilisateurs comme appuis.

Cette perspective s’éloigne d’une pensée magique percevant les TIC comme une panacée aux problèmes rencontrés dans les groupes ou comme une gamme d’outils forcément libérateurs. Elle s’interroge plutôt sur les conditions humaines favorables et sur les contextes propices à ce que ces outils remplissent leurs promesses.

À ce chapitre, le manque d’accès à la technologie et à la formation des utilisateurs sont des freins qui ralentissent constamment l’utilisation. Les groupes doivent avoir accès aux outils télématiques et doivent savoir comment s’en servir.

Nous souscrivons à ces principes d’accessibilité et de formation à l’outil. C’est à travers ces derniers que les groupes pourront occuper le territoire, fut-il virtuel!

Le réseau humain : une action concertée sur son territoire

Puis l’ère des réseaux…

poignée de mainLe réseau humain : une action concertée sur son territoire

Pour les groupes qui les utilisent, les TIC permettent une communication réseau qui déborde des affinités sectorielles. L’accès au monde entier nous est dorénavant possible. Penser globalement peut aussi vouloir dire de voir son territoire dans sa globalité, de développer ses réseaux sur l’ensemble de son territoire et ainsi de percevoir diverses formes de développement.

Agir localement est aussi possible par les réseaux. La personne étant au centre, ces réseaux humains prennent plusieurs formes : social, d’intervention, de mobilisation, de production, d’intérêts, etc.

Si les entreprises développent le commerce électronique, les groupes développent des alliances, des échanges d’information, des partages d’expériences et d’expertise.

Des exemples

Les exemples d’expériences de développement local via les technologies de l’information et des communications sont de plus en plus nombreux. Des partenaires de l’intégration des TIC dans les groupes communautaires se font de plus en plus entendre. Nous vous proposons une liste partielle qui vous permettra de bonifier votre réseau et d’aller chercher un peu plus d’information. Certaines de ces adresses sont des mines de renseignements, d’autres, des exemples de l’implication des groupes et de leur mission dans leur collectivité.

Communautique
Une référence incontournable, Communautique est un organisme à but non lucratif visant l’appropriation sociale et démocratique des technologies de l’information et de la communication oeuvrant pour les organismes communautaires et les populations à risque d’exclusion des technologies.

L’Itinéraire
Est un organisme sans but lucratif qui a vu le jour en 1989, sous l’impulsion d’un groupe d’ex-itinérants et intervenants du Centre d’accueil Préfontaine pour les personnes itinérantes et toxicomanes de Montréal. Ces personnes ont voulu créer un groupe d’entraide pour les gens de la rue, une organisation qui fournirait aux itinérants autre chose que le gîte, la nourriture et des vêtements gratuits, mais une expérience enrichissante de travail.

Les activités de L’Itinéraire, telles le journal ou les Cafés, ont pour but que les personnes de la rue se prennent en charge elles-mêmes, cessent d’être dépendantes des ressources d’aide.

Le Tour d’y Voir
Le Tour d’y Voir est un bulletin communautaire qui a été créé spécialement dans le but de permettre à tous les groupes communautaires du Québec de recevoir quotidiennement soit par télécopieur ou via le réseau Internet, des informations relatives à la conjoncture politique, économique et sociale du développement communautaire actuel. Sa première parution date du 16 avril 1997. En plus du quotidien, Le Tour d’y voir publie également des dossiers thématiques sur différents sujets tels: l’économie sociale, le développement local, etc.

Le CDÉACF
Carrefour d’échanges et d’information, le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF) est le seul du genre au Québec. Le CDÉACF acquiert, organise, administre, gère et anime une documentation spécialisée en éducation et en alphabétisation des adultes ainsi qu’en condition féminine.

L’ECOF
Économie Communautaire de Francheville (ÉCOF), est un organisme à but non lucratif qui intervient en insertion à l’emploi, en soutien au démarrage d’entreprises d’économie sociale et en éducation populaire. Ils sont localisés à Trois-Rivières, à mi-chemin entre Montréal et Québec. Ils offrent des services de qualité réalisés par des ressources spécialisées. ÉCOF a la chance de regrouper des personnes ayant des compétences tant au niveau du développement social que d’autres dans le domaine économique. Leur travail se réalise dans l’esprit d’une jonction entre le social et l’économique.

Le réseau Cyber-rural
Le réseau Cyber-rural est une zone libre d’échange s’adressant principalement au monde rural et portant spécifiquement sur les avenues de développement local que présentent les nouvelles technologies d’information et de communication.

Le répertoire de NetPop
Ce carrefour regroupe des ressources populaires et communautaires présentes sur le Web. 744 ressources sont répertoriées dans la base de donnée de NetPop.

Communautaire.org
Pionnier des fournisseurs de services Internet et le seul sans but lucratif, CAM Internet a développé le site Communautaire.org afin de fournir des solutions de développement web adaptées au marché des groupes communautaires, culturels et populaires, ainsi que de certaines entreprises coopératives. Du design à la programmation, de l’hébergement de votre site à la simple connexion, Communautaire.org assure une présence web efficace à la communauté.

Le Carrefour communautaire
Une liste de liens Internet pour les OSBL. Des ressources classées sous les thèmes : Administration et philanthropie, Actualité informatique au Québec, Revues techniques, Subventions et aide aux organismes.

Le CIRIEC
Le CIRIEC, Centre interdisciplinaire de recherche et d’information sur les entreprises collectives, cherche à réunir à la fois ceux et celles qui ont développé une expertise sur l’économie sociale et l’économie publique et ceux et celles qui font que cette économie relève de l’intérêt général et collectif. Le CIRIEC-Canada est une association scientifique sans but lucratif qui s’intéresse à toutes les formes d’organisations et d’activités économiques orientées vers l’intérêt général ou collectif.

Le CRISES
Le Centre de Recherche sur les Innovations dans l’Économie Sociale, les entreprises et les syndicats. Comme centre inter-universitaire de recherche, le CRISES peut être défini à partir de ses membres, de ses approches théoriques et méthodologiques, de ses chantiers de recherche et de ses publications.

Bibliographie

Pour alimenter votre recherche ou votre réflexion, nous vous proposons cette courte bibliographie.

Arcand, Bernard Légèretés et lourdeurs du sentiment d’appartenance. Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) Décembre 1993

Cartier, Michel 2005, la nouvelle société du savoir et son économie, 1999 Centre Européen des Technologies de l’Information en milieu Rural (CETIR) et le CNRS de Pau, Espaces ruraux et technologies de l’information de et de la communication : des centres de ressources multimédia au service du développement économique 1999

C.S.M.O. L’action communautaire face aux défis des technologies de l’information et des communication : La formation des ressources humaines. Étude réalisée avec l’ICEA et Communautique. Octobre 2000

Favreau, Louis Faire plus avec moins ou faire mieux dans la durée! Les enjeux et les défis actuels du développement local dans Économie locale et territoires, Mai 1998, Vol.2 No.1

Gagnon, Christiane et Klein, Juan-Luis Partenariat, territoire et développement local :Quels liens? Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) 1992

Hancock, T Des gens en santé, dans des communautés en santé, dans un monde en santé, 1999

Klein, Juan-Luis L’approche décentralisée et le développement régional au Québec: perspectives et limites dans Autoroutes de l’information et dynamiques territoriales. PUQ 1998

Lévesque, Benoît et Mager, Lucie Vers un nouveau contrat social ? Éléments de problématique pour l’étude du régional et du local dans Les partenaires du développement face au défi du local. Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) 1992

Noël, Lise Identité et développement local : Le projet Beauharnois dans tous ses états. Mémoire de maîtrise. UQAM. Juin 1998.

Prévost, Paul La dynamique du développement des régions. Congrès national de l’Association des Régions du Québec. Mai 1997

Proulx, Marc-Urbain Perspectives locales dans Possibles, Hiver 1999, Vol.23 No.1

Proulx, Marc-Urbain Prendre en main l’approche territoriale du développement : une procédure de planification interactive. Colloque annuel de l’ARQ. 1997

Tremblay, Gaëtan Le territoire dans les politiques de communication au Québec et au Canada dans Autoroutes de l’information et dynamiques territoriales. PUQ 1998

Union nationale des acteurs et des structures du développement local (UNADEL) Charte de référence du métier d’agent de développement. Juin 1996