À propos de l’étude de besoins

La réalisation de cette étude de besoins a été rendue possible grâce au soutien financier du ministère de la Culture et des Communications et du ministère de l’Éducation du Québec.

Nous désirons remercier Télé-Québec et tout particulièrement, Gérald Bourbeau et Pierre Jacob du Service de la recherche et de la planification, pour leur contribution essentielle à toutes les étapes de cette étude de besoins. Internet Montréal a également contribué au projet en offrant gracieusement l’accès à Internet pour les ateliers de familiarisation et en collaborant à l’installation de la connexion.

Nous remercions chaleureusement tous les organismes qui ont participé à cette étude et qui ont contribué à diffuser le questionnaire.

L’équipe de l’étude de besoins

  • Gérald Bourbeau, Télé-Québec
  • Roger Charbonneau, Puce communautaire
  • Pierre Jacob, Télé-Québec
  • Francine Pelletier, ICEA
  • Louise St-Jacques, Puce communautaire
  • Lina Trudel, ICEA

Traitement des données : Pierre Jacob et Roger Charbonneau
Saisie des données : Diane Poupart
Coordination : Francine Pelletier, Lina Trudel, Louise St-Jacques
Analyse, rédaction du rapport et mise en page : Francine Pelletier
Animation des journées de familiarisation et de réflexion : Roger Charbonneau et Gérald Bourbeau

Institut d’éducation des adultes
5225, rue Berri, bureau 300
Montréal, Québec, H2J 2S4

La Puce communautaire
2379, rue Jeanne d’Arc
Montréal, Québec, H1W 1V8

Dépôt légal : Mars 1997
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISBN 2-89108-028-9

Tous les droits d’adaptation, de traduction et de reproduction sont réservés pour tous les pays.

© Institut canadien d’éducation des adultes

 

Introduction

Le mouvement communautaire québécois est vaste et diversifié. Le Québec compte plusieurs milliers d’organismes communautaires dispersés sur l’ensemble de son territoire. Les organismes ont, depuis fort longtemps, ressenti le besoin de communiquer, d’échanger et de diffuser des informations sous diverses formes: rencontres, journal, bulletin, banderolles, affiches, dépliants, télécopieur, babillard électronique, etc. Freiné dans son expression et face au silence des médias traditionnels à son égard, le milieu communautaire a développé, au fil des ans, des moyens de communication et d’information «alternatifs»: journaux, radios ou télévisions communautaires.

La notion de réseau (d’interactions, de concertation, d’information ou de communication) est déjà éminemment présente dans ce milieu. Les groupes de base ont, par exemple, de multiples affiliations: ils peuvent être à la fois membres d’un regroupement provincial sectoriel (jeunes, femmes, alphabétisation, coopération internationale, employabilité, etc.), d’une table de concertation de quartier, d’un regroupement intersectoriel régional, d’un regroupement intersectoriel provin-cial, ou de coalitions, etc.

Les interactions entre les différents réseaux naturels de communication empruntent diverses voies et rayonnent dans toutes les directions. Les groupes de base et les regroupements interagissent ainsi sur de multiples plans et sur de multiples terrains, tissant une véritable toile multidimensionnelle où chaque groupe constitue les différents «noeuds» de ce vaste réseau. Il est donc apparu tout naturel d’emprunter la voie électronique pour les relier, d’autant plus que la télématique nous en fournit aujourd’hui les moyens et qu’elle permet d’échapper aux limites de la distance.

En effet, force est de constater que les inforoutes recèlent un potentiel immense. Par leur caractère interactif, elles se révèlent être un outil qui permettrait de combler des besoins de communication, d’éducation, de concertation, de diffusion et d’échange d’informations entre les individus et les organismes communautaires. Cependant, dans la nouvelle société de l’information, les risques sont grands de voir ce potentiel servir à des fins essentiellement mercantiles et économiques, ce qui n’aurait pour effet que d’accentuer la déchirure du tissu social et les risques d’exclusion. C’est pourquoi, il est nécessaire d’agir pour que les retombées du progrès technologique profitent à l’ensemble de la collectivité. À cet égard, les organismes communautaires ont un rôle essentiel à jouer pour favoriser une plus grande appropriation sociale de ces nouvelles technologies. Le projet «Communautique» s’inscrit dans cette perspective.

Une première étape dans la réalisation d’un projet d’une telle envergure consistait à mener une étude de besoins visant à répondre aux questions suivantes: les organismes sont-ils prêts à investir les inforoutes? Disposent-ils des équipements nécessaires? Quels obstacles et limites devront-ils surmonter? Quels acquis ont-ils tiré du processus d’informatisation? Comment veulent-ils s’approprier ces nouveaux outils et à quelles fins? À quoi ressembleraient les espaces ou les réseaux communautaires souhaités et quels services devraient-ils offrir?

Pour obtenir les réponses à ces questions, nous avons privilégié deux moyens: un questionnaire distribué aux groupes et la tenue de trois journées de familiarisation et de réflexion.

Ce rapport présente donc une synthèse des résultats de cette étude suivant trois axes principaux: les enjeux identifiés, les conditions à réunir pour s’approprier ces technologies et, finalement, le potentiel, les pistes d’action et les stratégies à envisager. Il trace un portrait de l’état de l’informatisation et de l’intérêt pour les nouvelles technologies manifesté par les groupes communautaires oeuvrant auprès des femmes, des jeunes, en développement local ou régional, en insertion sociale et professionnelle, en éducation et alphabétisation populaires, en défense des droits, en coopération internationale.

Nous espérons que les résultats de cette étude, unique en son genre, sauront contribuer à stimuler l’action des différents intervenants afin que les organismes communautaires et les populations potentiellement exclus des inforoutes puissent se les approprier véritablement. Nous souhaitons que les organismes se saisissent de ce rapport, investissent les inforoutes, créent des espaces qui leur ressemblent et s’approprient ces outils que sont les réseaux électroniques. Développer des usages sociaux et démocratiques axés sur le partage et la solidarité: tel est le défi à relever.

 

 

1. Communautique

Le projet vise à rassembler, dans une communauté «réseautique», les organismes communautaires oeuvrant dans les domaines de l’éducation et de la formation continue, dans une perspective de développement de la vie démocratique et de l’économie sociale, tant dans les centres urbains qu’en région.

Le terme « Communautique » provient de l’amalgame des mots: communauté, communautaire, communication, informatique, télématique, réseautique. Il se veut le reflet d’une intention: créer un espace d’appropriation sociale et démocratique des nouvelles technologies, un lieu d’échange et de communication, une agora pour les groupes communautaires et populaires, de même que pour les citoyens dans les nouveaux espaces virtuels que sont les réseaux télématiques.

Mission

« Communautique » propose de :

Créer un espace télématique communautaire francophone où les organisations de citoyens, les organismes communautaires et populaires, de même que les citoyennes et citoyens, pourront se rencontrer, communiquer, échanger, s’informer, se former et s’approprier les nouvelle technologies de l’information et des communications (NTIC) en les expérimentant. Soutenir et animer la communauté dans son appropriation des NTIC par l’éducation, la formation, la sensibilisation, le soutien technique et l’utilisation d’interfaces conviviales.

Participer au développement d’une culture technologiqueporteuse de valeurs sociales démocratiques et communautaires, et permettre aux utilisatrices et aux utilisateurs de s’investir dans des voies créatrices de liens sociaux transformés.

Participer à la création d’un vaste réseau de communication et d’échange permettant de relier les communautés et les régions.

Contrer le processus de dualisation et d’exclusion sociale et technologique.

Objectifs

Par le développement de services de soutien, de formation et d’animation à la télématique, ainsi que par l’élaboration de contenus francophones axés sur l’éducation de même que le développement communautaire local et régional, nous voulons:

  • favoriser l’accès à la télématique, faciliter la communication et la collaboration entre des organisations de la société civile, et multiplier les sources d’information accessibles à ces associations et aux citoyennes et citoyens moins bien nantis ou potentiellement exclus des inforoutes;
  • promouvoir le développement et la circulation de contenus québécois et francophones sur les réseaux électroniques;
  • créer des liens et des groupes de discussion avec des réseaux communautaires canadiens et internationaux, particulièrement avec les réseaux francophones qui partagent les mêmes intérêts;
  • favoriser les relations entre les citoyens, les institutions publiques et les organisations de la société civile en offrant un éventail d’activités de support, d’animation, de formation et d’appropriation qui :
    • soutiendront les organismes dans leur expérimentation des nouvelles technologies en les assistant autant sur les plans techniques, logistiques que pédagogiques;
    • animeront la communauté dans le but de stimuler l’utilisation des NTIC, la production et la mise en circulation de contenus, de même que le partage des informations, des réalisations et des productions des organisations de la société civile.

 

2. Objectifs et déroulement de l’étude de besoins

Nous souhaitions que la démarche suivie pour mener l’étude de besoins reflète la démarche même d’appropriation du projet Communautique. Cette étude, visait non seulement à recueillir des données, mais également à permettre à ceux et celles qui y participeraient d’apprendre, de s’initier aux utilisations possibles des réseaux électroniques et d’amorcer une démarche d’appropriation, soit en répondant au questionnaire, soit en participant aux journées de familiarisation et de réflexion.

Objectifs

De façon plus spécifique, l’étude visait à dresser un portrait des équipements, des divers types d’utilisations ainsi que celui des utilisateurs de l’informatique; à identifier les conditions nécessaires à l’appropriation de l’informatique et de la télématique; à connaître les utilisations actuelles ou souhaitées des réseaux télématiques.

Un questionnaire distribué à plus de 600 organismes

Le processus d’enquête s’est déroulé de mai à septembre. Plus de 600 questionnaires ont été distribués à travers différents réseaux: groupes de femmes, de jeunes, de défense des droits, d’employabilité, d’alphabétisation et d’éducation populaires, de formation en milieu populaire, de coopération internationale, de développement local ou des collectivités, etc.

Nous voulions, non seulement dresser le portrait des réseaux de communication et du parc informatique, mais aussi connaître les perceptions et les attitudes des utilisateurs face à l’informatique: il s’agissait de dresser le bilan de leurs expériences des phases antérieures d’informatisation.

Postulant que les organismes avaient eu, à ce jour, peu de contact avec les réseaux télématiques, nous leur avons présenté des scénarios possibles d’utilisation et demandé qu’ils se prononcent à leur sujet. Ces scénarios ont aussi permis de structurer les ateliers de familiarisation.

Trois journées de familiarisation et de réflexion

Trois journées de familiarisation et de réflexion ont été organisées et se sont tenues au mois de juin dernier. Trente-deux organismes et regroupements y ont participé. Près de la moitié des participants et participantes à ces journées avait déjà expérimenté la télématique. Un quatrième atelier de familiarisation a été offert, en octobre, pour répondre à la demande.

La majorité des organismes présents lors de ces journées provenaient de la région de Montréal; des groupes venant des régions des Bois-Francs, de la Mauricie, de Brome-Mississiquoi et de Québec y ont également participé. Les organismes étaient issus de différents secteurs d’intervention: culture, développement local, concertation locale, intégration sociale et professionnelle, intervenant auprès des jeunes travailleurs, ou dans les domaines de la défense des droits, de l’éducation et de l’alphabétisation populaires, de la coopération internationale, etc.

Chacune des journées a eu sa « couleur » particulière. Des dynamiques spécifiques sont nées de la rencontre des différents participants et participantes, ce qui a permis de mettre en lumière des stratégies d’appropriation et des besoins diversifiés. Les participants et participantes à l’une de ces journées ont été littéralement emballés par le potentiel offert par Internet; plusieurs envisageaient même s’y abonner au sortir de la rencontre. D’autres étaient plus particulièrement préoccupés par les risques d’exclusion sociale d’une grande partie de la population et par la nécessité de développer des outils collant aux valeurs et aux principes portés par les groupes. D’autres encore étaient particulièrement soucieux de trouver des utilisations quotidiennes des NTIC qui leur permettent d’améliorer l’efficacité de leur travail d’intervention. Ils étaient aussi particulièrement sensibles à la nécessité de rendre ces nouveaux outils accessibles aux gens qui utilisent leurs services et fréquentent leurs organismes. Tous les participants et participantes, même les plus expérimentés, nous ont indiqué avoir appris beaucoup.

Des journées en deux temps : familiarisation et réflexion

Les trois journées se sont déroulées de façon identique: en avant-midi, un atelier de familiarisation à Internet, et en après-midi, une discussion sur les enjeux, les obstacles, les ressources, la pertinence des outils et les pistes d’action.

La période de familiarisation servait à présenter les fondements de la télématique, à offrir quelques exemples de réseaux «alternatifs» communautaires, à suggérer des stratégies et à expérimenter des utilisations adaptées à la réalité du milieu communautaire. Les participantes et les participants ont été initiés à l’utilisation du courrier électronique. Ils ont pu s’exercer à expédier des messages individuels ou en lot, à la transmission de fichiers, etc. Puis, suivait l’initiation à la navigation sur le World Wide Web. Après avoir fait l’apprentissage de quelques commandes de base, les participants, munis d’une liste de sites, étaient libres de fureter à leur guise.

L’après-midi de réflexion se déroulait en quatre étapes: d’abord, des réactions personnelles liées aux expériences informatiques et télématiques antérieures; puis, une évaluation de la pertinence des outils en regard du travail des organismes; ensuite, l’identification des difficultés et des obstacles anticipés quant à l’appropriation des NTIC; et, finalement, une réflexion sur les enjeux, les moyens et les pistes d’action. Chaque personne était invitée à livrer librement ses opinions et ses perceptions; il ne s’agissait pas d’en arriver à des positions communes ou d’établir des consensus.

 

3. Synthèse des résultats

La participation des organismes

82 répondant-e-s et 32 participant-e-s

Quatre-vingt deux questionnaires ont été compilés et analysés lors du processus d’enquête1. Trente-deux groupes de base et regroupements ont participé aux journées de familiarisation et de réflexion. Une vingtaine d’organismes supplémentaires ont été rejoints, au mois d’août dernier, lors de la présentation et de la discussion des résultats préliminaires à l’Université populaire d’été, organisée par le Centre de formation populaire.

Compte tenu du grand nombre d’organismes communautaires et populaires oeuvrant dans les domaine de l’éducation, de la citoyenneté et du développement local et régional, nous aurions souhaité poursuivre la démarche pour augmenter le nombre de groupes rejoints et affiner nos résultats. En effet, peu d’organismes non informatisés ont répondu au questionnaire. La seule analyse des résultats du questionnaire pourrait ainsi se révéler trompeuse et brosser un tableau plutôt positif de l’état d’informatisation des organismes, d’autant plus que les divers intervenants nous ont indiqué qu’il existe encore une forte proportion de groupes ne disposant pas d’équipements informatiques ou même de télécopieurs.

Nos résultats fournissent toutefois de bons indicateurs des conditions dans lesquelles s’inscrivent l’implantation et l’appropriation des nouvelles technologies; ils brossent un portrait des besoins, des intérêts, des obstacles, des acquis tirés du processus d’informatisation, des préoccupations et souhaits quant à l’utilisation éventuelle de la télématique et des nouvelles technologies de l’information et des communications.

Ce document puisera, tout au long du texte, à nos nombreuses sources d’information: les questionnaires, les journées de familiarisation et de réflexion, les multiples conversations avec les différents organismes, les commentaires recueillis lors de l’Université populaire d’été du Centre de formation populaire (CFP). Ces sources seront, par conséquent, constamment réinvesties pour éclairer les constats, les conditions nécessaires à une véritable appropriation des NTIC, de même que les stratégies et moyens d’action envisagés. Ces différentes sources se complètent l’une l’autre: elles permettent soit d’expliquer les résultats, soit de les nuancer, ou encore, de les confirmer. Toujours, elles enrichissent notre compréhension et précisent notre portrait.

Pour faciliter le repérage de ces différentes sources, nous utiliserons une terminologie distincte. Ainsi, lorsque nous traiterons des résultats de l’enquête, nous emploierons le terme «répondant»; lorsque nous rapporterons les résultats des journées de familiarisation et de l’Université d’été, nous parlerons de « participants ».

Enjeux identifiés

Se brancher pour éviter d’être exclus

L’accès aux NTIC et la présence des organismes communautaires sur l’inforoute sont perçus comme une nécessité. Au départ, les participant-e-s redoutent énormément l’exclusion que les inforoutes risquent d’engendrer, autant pour une partie importante de la population que pour les groupes communautaires eux-mêmes. Selon eux, les personnes et les groupes les plus pauvres risquent d’être les principales victimes de l’autoroute de l’information; ils craignent d’être marginalisés et mis à l’écart de la société.

S’approprier l’espace pour s’informer, communiquer et diffuser

Les participant-e-s trouvent essentiel d’investir ce nouvel espace pour briser le mur du silence des médias traditionnels, et pour favoriser un réel partage des connaissances et des savoirs. On craint, à cet égard, une tendance à la privatisation et à la marchandisation de l’information et des savoirs, ce qui contribuerait à approfondir encore davantage les inégalités sociales et l’exclusion.

Les participant-e-s estiment que leur présence sur les réseaux électroniques leur permettrait d’accroître leur crédibilité; ils pourront ainsi se rendre davantage visibles et faire valoir l’importance de leur travail.

De plus, les participant-e-s considèrent que le contexte actuel rend plus que jamais nécessaire l’utilisation d’outils pouvant soutenir la communication et les échanges entre les organismes provenant des différentes régions du Québec.

Résister à l’urgence et à la vitesse accrue

Les participant-e-s ont souligné à de multiples reprises les pressions accrues qui s’exercent sur eux: surcharge de travail, manque de temps, vitesse accrue, temps de réaction et de réflexion réduits. Les technologies de communication – téléphone et télécopieur – auraient, selon eux, grandement amplifié ce phénomène. Bien qu’ayant l’impression qu’ils peuvent avoir plus de contrôle sur leur courrier électronique que sur le télécopieur, les participant-e-s n’en réclame pas moins le droit de ne céder ni à l’urgence, ni à la vitesse. On souhaite résister à l’éphémère, à l’instantanéité; on désire du temps pour maintenir la qualité de la réflexion. Identifier ses droits en regard des nouvelles technologies apparaît comme une nouvelle préoccupation.

Un horizon de changements et de transformations

Forts de leurs expériences passées avec l’informatique, de nombreux participant-e-s ont souligné qu’Internet et l’utilisation des réseaux électroniques risquent de changer et de modifier à nouveau les habitudes et les façons de travailler. Du temps sera libéré sur certaines tâches, mais de nouvelles s’ajouteront, tout comme cela s’est produit avec l’arrivée de l’informatique. Ce temps libéré sera affecté à ces nouvelles tâches, qu’il s’agisse de répondre au courrier électronique, de fureter en quête d’informations, ou de mettre à jour les informations diffusées.

Un nouvel outil qui doit refléter les valeurs et les principes du milieu communautaire

Internet ou les NTIC sont davantage perçus comme des instruments qui viennent s’ajouter à la panoplie des outils utilisés dans le travail quotidien. Compte tenu de la nature de leur action, les participant-e-s insistent particulièrement sur l’importance de maintenir des contacts humains et des relations interpersonnelles fortes, autant dans leurs interventions quotidiennes que dans le travail de «réseautage» et de concertation. Pour eux, il s’agit d’abord de briser l’isolement, non de le renforcer. Il importe de tisser de véritables réseaux de solidarité et de justice sociales, de se relier au reste du monde, de créer de nouveaux partenariats, de s’entraider, de s’enrichir des expériences des autres.

L’essentiel : des contenus fiables, pertinents et de qualité

Les participant-e-s sont, en outre, fort préoccupés par la qualité et la fiabilité de l’information que l’on trouve sur Internet. La pertinence des contenus leur apparaît plus importante que la multiplication des sites. Plusieurs ont déjà vu de belles vitrines sans contenu derrière. Parallèlement, on craint d’être encore davantage submergé d’informations. «Trop d’informations, c’est aussi néfaste que pas assez.»

C’est pourquoi ils insistent, non seulement sur la nécessité de se doter d’une formation et d’équipements appropriés, mais aussi sur l’importance de mettre en place des équipes dont le rôle consisterait à soutenir la création de contenus, à effectuer des recherches, à faire de l’exploration pour identifier les contenus les plus pertinents et les plus utiles aux groupes, et à produire des analyses et des réflexions.

Conditions à réunir pour permettre une appropriation des NTIC

L’informatique occupe une place de plus en plus importante dans le travail quotidien des organismes communautaires. La très grande majorité des répondants considèrent que l’informatique apporte des améliorations importantes dans la réalisation de leur travail. Les participant-e-s décrivent l’ordinateur comme un outil indispensable qui facilite le travail et augmente l’efficacité. Personne ne regrettre la machine à écrire avec ses copies « carbone ». Seule une minorité demeure rébarbative aux ordinateurs, tandis que la majorité adopte une attitude plutôt pragmatique. Plusieurs répondants soulignent la présence de « passionnés » et de « mordus » au sein de leurs équipes de travail.

La formation et le soutien technique : des ingrédients essentiels

La très large majorité des répondants considèrent la formation comme la pierre angulaire de l’appropriation des NTIC. Viennent ensuite le soutien et le dépannage technique, les conférences de sensibilisation, les périodes de rodage assisté et les achats d’équipements en groupe.

Cependant, après un court atelier d’initiation à l’utilisation du courrier électronique et à la navigation sur le World Wide Web, la perception des participant-e-s s’est modifiée. L’apprentissage de ces logiciels leur est apparu plus facile et le temps à y consacrer moins considérable qu’ils ne l’avaient cru au premier abord. Ils ont dès lors souhaité en savoir beaucoup plus sur la façon d’utiliser ces outils dans leur travail quotidien et comment les intégrer aux activités des organismes communautaires. Ils ont aussi souhaité en savoir davantage sur le développement de nouveaux usages sociaux et démocratiques des NTIC. Les participant-e-s désirent aussi être mis en contact avec les différentes expériences de réseaux «alternatifs», progressistes et communautaires.

Le soutien technique demeure toutefois une préoccupation importante. Ainsi, quand il s’agit d’installer et de configurer les logiciels et les périphériques, ou quand il s’agit de dépanner les autres utilisateurs, les répondants font d’abord appel aux membres de l’équipe ou à leur entourage immédiat. Un certain niveau d’expertise doit ainsi être maintenu à l’interne. Il est souvent assuré par la présence d’utilisateurs plus aguerris ou par les passionnés par l’informatique. Cet élément se révèle particulièrement important. L’enquête nous apprend que la formation se fait surtout par apprentissage sur le tas, bien que la connaissance de l’informatique soit de plus en plus exigée à l’embauche.

L’accès aux équipements : un obstacle majeur

L’accès aux équipements s’avère, par contre, un obstacle majeur. Qu’il s’agisse d’acquérir des appareils plus performants, voire même un premier ordinateur, qu’il s’agisse de s’acheter un ou des modems, ou encore d’améliorer ses installations téléphoniques par l’ajout d’une ligne téléphonique pouvant servir au télécopieur ou au modem, le manque de ressources financières se fait toujours cruellement sentir. Les défis posés par le renouvellement accéléré des équipements aggravent encore la situation.

Les participant-e-s ont exprimé à ce sujet leurs craintes de voir se créer des «inforiches» et des «infopauvres» au sein même des groupes communautaires. Les résultats de l’enquête révèlent en effet que des disparités importantes séparent les répondants des différents secteurs, notamment au plan des ressources financières disponibles pour l’achat d’équipements informatiques. Ils nous apprennent aussi que certains répondants sont bien pourvus en ordinateurs et en périphériques récents et performants.

Bien que tous les répondants à l’enquête et tous les participants aux journées possédent au moins un ordinateur, plusieurs regroupements nous ont indiqué être en contact avec une portion considérable d’organismes ne disposant toujours pas d’équipements informatiques. Certains estiment même que cette proportion atteint plus de 30% des groupes qu’ils rejoignent. Nombreux sont d’ailleurs les organismes à la recherche d’équipements peu dispendieux: ordinateurs de première génération recyclés ou dernier cri.

Une enquête réalisée auprès des organismes d’alphabétisation du Québec révèle que 41% des groupes d’alphabétisation populaire n’ont toujours pas d’équipements informatiques2. Nos résultats indiquent, entre autres, que, malgré une percée considérable, un nombre appréciable d’organismes (20%) ne disposent pas de télécopieurs.

Par contre, les répondants utilisent généralement plus d’une ligne téléphonique et, très souvent, l’une d’elles est affectée au télécopieur. Les modems font de plus en plus partie des périphériques dont disposent les répondants. L’abonnement à Internet est plus fréquent, et l’achat de modems figure souvent sur la liste des acquisitions prévues.

En ce qui a trait aux équipements, les répondants souhaitent que les gouvernements fassent une place aux besoins des groupes dans leurs divers programmes de financement. En effet, il n’existe pas de programmes spécifiques soutenant l’acquisition d’équipements par les organismes, et les critères de nombreux programmes de subvention actuels ne prévoient généralement pas l’acquisition d’équipements.

On constate toutefois que le parc informatique des groupes est diversifié: il s’étend des XT aux Pentium pour la famille IBM, et des Classic aux Quadra pour la famille Apple. La majorité des répondants possèdent entre un et cinq appareils. Il s’agit majoritairement de compatibles IBM. La moitié des répondants ayant adopté les compatibles IBM possèdent des ordinateurs dotés de micro-processeurs de type 486; près du quart ont des 386 et une portion des 286 ou des appareils inférieurs (14%).

Une autre enquête faisant l’état de la situation des NTIC dans les organismes d’alphabétisation du Québec3 révèle, quant à elle, que 39% des groupes d’alphabétisation populaire posséderaient des ordinateurs compatibles IBM dotés de microprocesseurs de type 386, 286 ou inférieur à ces deux dernières catégories. En ce concerne les produits Apple, 49% des appareils seraient de type Mac LC, Mac Plus, Mac II ou Classic.

Nos résultats sont similaires à ceux de cette enquête. Ainsi, 35% des appareils IBM sont de type 286 ou 386; 45% des appareils Apple sont de type Classic, SE ou Mac Plus. La répartition entre les compatibles IBM et Apple est à peu près identique dans les deux enquêtes, soit 60% pour les IBM et 40% pour les Apple. Il est aussi à noter que les produits Apple sont beaucoup plus présents dans la région montréalaise qu’ailleurs au Québec.

Cette classification est importante parce qu’elle fournit des indications sur la proportion d’équipements qui pourraient s’adapter à un environnement convivial. Ainsi, selon l’endroit où l’on trace la ligne de démarcation, une portion plus ou moins grande d’équipements serait inadéquate et devrait être renouvelée. On peut y voir un indice des investissements exigés, autant au niveau de la quincaillerie que de la formation.

Il faut signaler que l’informatisation a tout de même fait des avancées importantes au cours des dix dernières années. Une enquête menée en 1985 nous permet de mesurer le chemin parcouru. Elle indiquait que les principaux équipements présents des organismes consistaient essentiellement en une machine à écrire et un photocopieur. Seule une minorité d’organismes possédaient alors un ordinateur (12%).4

L’animation sur le terrain : un élément important

Les participant-e-s ont, par ailleurs, souligné que la présence de leaders régionaux agissant comme agents multiplicateurs est aussi un ingrédient essentiel à l’appropriation des NTIC. Ceux-ci pourraient générer un effet d’entraînement et stimuler la mobilisation des groupes et des différents réseaux d’intervention.

Se doter de ressources et de moyens adaptés à leurs besoins

Les participant-e-s croient qu’ils auront besoin d’être soutenus dans la production des contenus. La présence d’animateurs et d’animatrices sur le terrain pourrait contribuer à stimuler cette démarche et à faciliter ce travail de production et de diffusion.Pour plusieurs, il faut également se donner les moyens de s’approprier ces nouvelles technologies: ressources-conseils pour assister les groupes dans la définition de leurs objectifs et de leurs besoins, ressources capables de vulgariser l’information technique et se la rendre accessible; coopératives d’achats afin de réduire les coûts d’équipements.

Potentiel, pistes et stratégies d’action

Les retombées escomptées : un univers de possibilités

Les participant-e-s voient dans le déploiement des réseaux un ensemble de retombées possibles autant pour les individus que pour les groupes, les regroupements ou l’ensemble du milieu communautaire.

Les participant-e-s croient que les réseaux télématiques peuvent contribuer à:

  • leur rendre l’information plus facilement acessible,
  • améliorer la communication entre les différents réseaux et les régions,
  • accroître la concertation et leur offrir des possibilités accrues de mobilisation,
  • réduire leurs frais de poste, de communication, de déplacement et de séjour,
  • accroître l’efficacité dans le travail,
  • améliorer la vie démocratique des associations en leur permettrant de poursuivre les discussions entre les réunions, de consacrer moins de temps à fixer des rencontres, etc.

Les organismes communautaires : des points d’accès, des lieux d’appropriation et de diffusion

Les participant-e-s sont, par contre, assez partagés à propos de l’utilisation des nouvelles technologies avec les usagers de leurs services. Certains identifient d’abord les avantages qu’ils pourraient en tirer dans leur travail, d’autres imaginent déjà des utilisations pédagogiques pour les usagers. Pour d’autres encore, assurer l’accès des inforoutes aux personnes exclues constituent une priorité absolue d’action. On conçoit l’organisme comme point de relais ou d’accès, comme un « téléphone du village » pouvant servir de lieu de rassemblement, d’appropriation et de diffusion d’informations sur la réalité que vivent les personnes, un quartier, une localité ou une région.

Des espaces communautaires axés sur la démocratie et la citoyenneté

En ce qui concerne un réseau communautaire, les participant-e-s croient qu’il doit être doté d’une structure organisationnelle légère et démocratique. Les groupes ou les regroupements doivent avoir leur mot à dire sur le développement d’un tel réseau. Celui-ci doit se construire dans le respect de la spécificité de chaque secteur d’intervention. L’approche doit être décentralisée et reposer sur un modèle d’inclusion, afin que les membres du réseau, de même que les citoyens et citoyennes, y occupent une place centrale.

Un réseau communautaire : un village, une communauté, un carrefour

On imagine le réseau comme un village, une petite communauté, un carrefour offrant divers services accessibles au maximum d’organismes et ce, partout à travers le Québec. Des points d’accès locaux ou régionaux devraient être offerts. Des cafés Internet communautaires devraient exister dans les quartiers et les localités.

Les participant-e-s tiennent, par contre, à éviter les dédoublements. Les ressources sont rares et on juge qu’il vaut mieux, dans les circonstances, les mettre en commun dans des projets qui se complètent et créent un mouvement de synergie. Par ailleurs, on croit qu’il faut évaluer les acquis des expériences de réseaux télématiques et des médias communautaires (radios, télévisions et journaux).

Les participant-e-s pensent que le milieu communautaire doit collectivement se doter de stratégies pour investir ce nouvel espace; il s’avère en outre tout aussi important de discuter des finalités et des résultats à atteindre. Sans croire que les technologies sont garantes de la démocratie, on y voit un espoir d’infléchir le cours de l’histoire compte tenu du potentiel réel offert par les NTIC. Cependant, le discours actuel est perçu comme beaucoup trop euphorique envers le progrès technologique, les promesses passées non tenues sèment le doute; les technologies n’ont fait disparaître ni la guerre, ni la faim, ni l’injustice sociale; elles ont, par contre, contribué à diminuer les emplois disponibles.

Pour communiquer, se concerter, agir, produire et diffuser des contenus, assurer l’accès à l’information et aux savoirs

Les nouvelles technologies et les réseaux électroniques doivent servir:

  • la communication et l’échange;
  • la promotion et le rayonnement des organismes;
  • la production et la diffusion de contenus;
  • la circulation des connaissances, des savoirs, des informations, des documents, des banques de données et des expériences;
  • l’accès à l’information gouvernementale, à de l’information stratégique, à de l’information sur le marché du travail, sur l’emploi, etc.;
  • la concertation, la mobilisation et l’action;
  • la formation et l’éducation;
  • la recherche d’information;
  • la vie démocratique et la citoyenneté.

Sur un réseau ou un espace communautaire, on doit trouver:

  • un agenda communautaire, un bulletin de nouvelles, un calendrier d’événements et d’activités locales;
  • un guide des utilisations possibles, des difficultés et des écueils à éviter;
  • des réflexions et des analyses sur les stratégies d’utilisations possibles;
  • des répertoires commentés, des sites pertinents répondant aux besoins et préoccupations des groupes communautaires;
  • les résultats d’activités de veille et de vigilance sur les développements technologiques.

Le courrier électronique et les forums de discussion : des avenues prometteuses pour le «réseautage», la concertation et la liaison

Le courrier électronique et les forums de discussion apparaissent comme les avenues les plus prometteuses. Une large majorité des répondants utiliseraient le courrier électronique pour corriger des textes à distance, transmettre des documents ou de l’information, convoquer des réunions. Cet instrument peut aussi aider à la mobilisation, à la concertation et à l’action.

Certains participant-e-s rêvent du jour où, au lieu de passer des heures à préparer des envois massifs par courrier, ils pourraient transmettre en peu de temps les mêmes documents à l’ensemble de leurs membres. Une condition est cependant préalable à la réalisation de ce rêve: tous les groupes doivent disposer des équipements et des outils appropriés.

Il n’est pas surprenant de constater que le courrier électronique, ou tous les autres outils qui favorisent la concertation et le «réseautage», jouissent d’un tel succès. Au cours des dernières années, les lieux de concertation se sont multipliés et le travail de «réseautage» a pris davantage de place dans la vie quotidienne des organismes communautaires. Ces derniers, qu’ils soient des groupes de base ou des regroupements, y consacrent énormément de temps, de ressources humaines et financières.

Quant aux forums de discussion, les participant-e-s pensent qu’ils permettent de développer des espaces d’informations «alternatives». Ils peuvent de même servir à stimuler les discussions et la vie démocratique, à accroître la communication et les échanges entre les groupes et les différents réseaux. On croit aussi que la présence d’animateurs et d’animatrices serait souhaitable afin de stimuler les discussions et assurer le respect d’une éthique reflétant les valeurs et les principes communautaires.

Les groupes de base s’impliquent en effet activement dans leur quartier et leur région: ils participent à des tables de concertation locale et régionale, à des regroupements sectoriels et intersectoriels, à des coalitions et à des activités en partenariat avec d’autres organismes. Les regroupements, eux, consacrent une grande partie de leurs énergies et de leurs ressources à maintenir la liaison avec leurs membres, à les informer et à leur offrir des activités de formation. De plus, les différents regroupements se concertent entre eux, participent à des coalitions autour de questions spécifiques ou à des rencontres multisectorielles.

Une enquête récente sur l’impact économique et social du secteur communautaire dans quatre arrondissements de la Ville de Montréal5 indique que les organismes consacreraient 260 heures par année aux activités de concertation et de «réseautage»: « C’est donc l’équivalent d’un poste à temps plein pendant presque deux mois que la moitié des organismes doivent libérer au cours d’une année pour assurer leur participation aux activités de réseautage ». L’investissement est donc important et explique pourquoi le courrier électronique, les forums de discussion et la mise en place d’un réseau sont vus comme des outils particulièrement pertinents.

Le World Wide Web : un outil de diffusion, de rayonnement et d’accès à l’information

Un réseau télématique et le WWW apparaissent fort utiles à une large proportion de répondants pour rechercher des informations, diffuser des documents et faire la promotion des activités de l’organisme ou de ses prises de position. Ils permettent de démontrer publiquement le professionnalisme des groupes, leur esprit créatif et leur débrouillardise (leur capacité de faire beaucoup avec peu). Ils peuvent servir à accroître le rayonnement d’un groupe et contribuer à le faire connaître davantage. Les participant-e-s croient qu’ils portent aussi leur part d’obligations: excellence, mise à jour constante des informations, demandes d’informations accrues.

La recherche d’informations gouvernementales constitue l’autre activité-clé pour laquelle la connexion à un réseau apparaît utile. En effet, les groupes sont constamment à l’affût des nouveaux projets de lois, des modifications aux règles administratives, des informations sur les programmes de subventions disponibles; cet outil leur permettrait de gagner un temps précieux dans la mesure toutefois où ils peuvent trouver sur les réseaux toute l’information recherchée.

Investir dans un réseau télématique apparaît une entreprise intéressante. On souhaite participer à l’élaboration de contenus et utiliser les services. Par ailleurs, la présence de zones « privées » réservées à un réseau ou à un regroupement particulier apparaît essentielle pour préserver la confidentialité et le caractère non public de certaines communications.

 

4. Résultats détaillés de l’enquête

Portrait des répondants à l’enquête

Les répondants proviennent de toutes les régions du Québec. Les groupes de base constituent le trois-quart des répondants.

Des organismes provenant de toutes les régions du Québec ont participé à l’enquête. Ainsi, 65% des répondants sont issus de la région montréalaise, et 35% de la quasi-totalité des autres régions du Québec. 74% des répondants sont des groupes de base, et 26% des regroupements de groupes. Les groupes de base et regroupements provenaient, dans une proportion quasi-égale, de Montréal et des régions.

S’identifiaient comme « regroupement » : les regroupements sectoriels (alphabétisation, femmes, employabilité, etc.) à portée provinciale ou régionale, les regroupements multisectoriels à portée locale, régionale, ou provinciale.

Les coordonnateurs ou les directeurs d’organismes, hommes ou femmes, ont répondu au questionnaire dans une forte proportion (62%). Les intervenants, le personnel administratif et les membres de conseil d’administration des deux sexes y ont également participé. La très grande majorité des répondants détiennent un poste permanent au sein de l’organisme (84%), les autres étant soit contractuels, soit embauchés dans le cadre de projets ponctuels, ou soit bénévoles au sein du conseil d’administration.

Ils interviennent dans de nombreux secteurs.

27% des répondants interviennent en développement local ou régional, 27% en intégration sociale et professionnelle, 13% en défense des droits. 33% proviennent de groupes de femmes, de jeunes, d’éducation et d’alphabétisation populaires, de coopération internationale, d’organismes de services populaires ou de coalitions.

Le nombre de répondants par secteur d’intervention, par type et par région
Type Groupe de base Regroupement Montréal Régions Total
Développement
local et régional
11 (50 %) 11 (50 %) 6 (27 %) 16 (73 %) 22
Intégration sociale
et professionnelle
20 (91 %) 2 (9 %) 14 (64 %) 8 (37 %) 22
Défense des droits 11 (100 %) 0 10 (91 %) 1 (9 %) 11
Éducation et alphabétisation populaires, femmes, jeunes, etc. 19 (70 %) 8 (30 %) 23 (85 %) 4 (15 %) 27
Tous 61 (74 %) 21 (26 %) 53 (65 %) 29 (35 %) 82

Les répondants offrent des activités diversifiées.

Les répondants agissent dans plusieurs créneaux et offrent des activités diversifiées: information (80%), formation (80%), service (72%), sensibilisation (60%), concertation (51%), recherche et analyse (40%) et défense des droits (30%).

Leurs actions ont une portée soit locale, régionale, nationale, pan-canadienne ou internationale.
43% des organismes répondants ont une portée régionale, 35% intervient au niveau local, 13% ont le Québec pour champ d’action, et 9% agissent sur la scène pan-canadienne ou internationale.
Leurs équipes de travail sont souvent petites et composées de 1 à 5 permanents.

Pour la majorité des répondants (56%), l’équipe de travail est composée de 1 à 5 permanents. Plus du quart d’entre eux (26%) ont des équipes de plus de six personnes, et 11% de plus de 10 personnes. Une portion de répondants n’a aucun permanent. Les contractuels, les employés temporaires et les bénévoles prennent alors le relais de ces répondants.

Un répondant sur trois fait appel à des contractuels. Plus du quart offrent des emplois temporaires dans le cadre de projets ponctuels. Le tiers d’entre eux sollicitent l’implication de dix bénévoles ou moins pour soutenir le travail de l’organisme. Il est à noter que le tiers des répondants, issus des groupes d’alphabétisation et d’éducation populaires, des groupes de femmes, de jeunes, de coopération internationale, etc. font appel à plus de dix bénévoles.

Le roulement de personnel constitue une réalité avec laquelle la plupart des organismes doivent composer. 39 des 82 répondants rapportent qu’au moins une personne a quitté leur équipe permanente, comparativement à 52% qui ne rapportent aucun départ. La plupart des répondants tentent de combler les postes laissés vacants. Cette réalité des départs est toutefois plus marquée chez les groupes de défense, d’éducation et d’alphabétisation populaires, de femmes, de jeunes, etc. Le plus souvent possible, les répondants cherchent à réembaucher leurs contractuels (67%).

Portrait des réseaux de communication

Groupes de base

La participation aux activités de regroupement occupe une place importante dans la vie des organismes. Elle exige un investissement important.

Chez de nombreux répondants, certaines personnes assurent de façon privilégiée la participation aux activités du regroupement sectoriel auquel l’organisme appartient; chez d’autres, cette tâche est assumée par différents membres de l’équipe, qu’ils soient responsables de la coordination, de l’intervention, du secrétariat ou membre du conseil d’administration. L’investissement de temps et d’énergie est considérable, car il ne s’agit pas uniquement de participer aux rencontres, mais aussi de les préparer, d’assurer le suivi entre celles-ci, d’échanger toutes les informations pertinentes à leur tenue ou d’en transmettre le résultat aux autres membres de l’équipe.

44 des 61 groupes de base répondants indiquent que près d’un tiers des coordonnateurs ou directeurs d’organismes, hommes ou femmes, consacrent plus de 20 jours par année à ces activités, un autre tiers entre 11 et 20 jours, et le quart entre 10 jours et moins.

Les intervenant-e-s sont, eux aussi, sollicités. Près de la moitié consacrent moins de 10 jours de travail à ces activités, et le tiers plus de 21 jours. Le personnel affecté au secrétariat est, lui aussi, mis à contribution: moins de 10 jours chez une trentaine de groupes de base. Finalement, les membres du conseil d’administration participent aussi à ces activités: entre 1 et 10 personnes chez dix-sept des groupes répondants.

Les répondants investissent dans ces activités de regroupement non seulement du temps et des ressources humaines, mais également des ressources financières. Ainsi, chez 38 des groupes de base répondants, environ le tiers y consacre moins de 500$, un autre tiers entre 500$ et 1000$, et près d’un autre tiers entre 1000$ et 5000$.

Les groupes de base s’impliquent également dans leur quartier et leur région. Ils participent à des tables de concertation locale et régionale, à des regroupements intersectoriels, à des coalitions, à des activités en partenariat. Ils consacrent, là aussi, temps, énergie, ressources humaines et financières.

La plupart du temps, ce travail revient principalement à la coordination ou à la direction de l’organisme. Le temps consacré à ces activités varie considérablement d’un répondant à l’autre, en fonction du nombre de personnes qui composent l’équipe de travail. Certains groupes y allouent annuellement de 1 à 10 jours aux activités et rencontres intersectorielles, d’autres de 11 à 20 jours, et d’autres encore de 21 à 50 jours. Les différentes composantes de l’équipe sont aussi impliquées: intervenants, secrétariat et conseil d’administration. 19 des répondants y allouent moins de 500$, et 13 plus de 500$.

Regroupements

Les regroupements consacrent une grande part de leurs énergies à maintenir la liaison avec leurs membres.

18 des 21 regroupements répondants nous ont fourni des informations sur les ressources consacrées au maintien des liens avec leur membership. Les diverses composantes des équipes de travail (coordination, responsables de dossier, administration-secrétariat, conseil d’administration ou comité de coordination) participent à l’organisation des assemblées générales annuelles. La fréquence de ces assemblées varie d’une à trois fois par année. Les rencontres des comités de coordination et des conseils d’administration sont, pour leur part, beaucoup plus nombreuses: de 5 à 12 par année en moyenne. Encore une fois, toutes les ressources humaines de l’organisme sont engagées dans leur préparation et leur suivi.

Les regroupements mettent également sur pied des comités de travail sur différentes questions ou priorités d’action. Leur nombre varie toutefois d’un regroupement à l’autre. 14 des regroupements répondants indiquent, à cet égard, des fréquences de rencontres variant de 4 à 57 par année.
La formation offerte aux membres occupe également une place importante dans le travail des regroupements locaux, régionaux ou provinciaux. Quinze des regroupements répondants disent organiser entre 1 et 25 rencontres de formation annuellement. Encore une fois, toute l’équipe est sollicitée pour organiser, planifier et effectuer le suivi de ces formations.

Les communications sont intenses entre les membres de la permanence, du conseil d’administration (ou comité de coordination) et des comités. Or, les membres des comités de travail, de coordination ou du conseil d’administration proviennent souvent des différentes régions du Québec, ce qui occasionne des frais de déplacement, de communication et de poste.

Ces frais, ajoutés aux frais de séjour et d’organisation, requièrent un investissement important, parfois même, considérable. Les dépenses de formation, d’assemblée générale et de comité de travail, sont estimés à moins de 500$, selon la moitié des douze regroupements répondants. L’autre moitié y consacre plus de 1000$. Pour quelques-uns, ces sommes atteignent même plus de 10,000$.
Les regroupements doivent également se concerter avec les autres regroupements.

Les regroupements doivent également se concerter entre eux. Ils participent à des coalitions, à des conseils d’administration d’autres regroupements, et forment des comités de travail sur des questions spécifiques. Ce volet du travail de «réseautage» avec les autres réseaux d’action implique, lui aussi, tous les acteurs des équipes de travail, qu’il s’agisse des responsables de la coordination, de dossier, de l’administration et du secrétariat, ou des membres des conseils d’administration. La communication, l’échange d’informations et les rencontres de concertation entre les divers regroupements occupent une proportion importante du travail quotidien des regroupements.

Chez 16 regroupements répondants, la fréquence des rencontres interregroupements varie de 2 à 40 par année. Il faut noter ici qu’il existe de nombreux regroupements, ce qui explique le grand nombre de rencontres indiquées: rencontres ponctuelles, rencontres statutaires, rencontres multisectorielles, etc. Ces échanges entre regroupements peuvent prendre de multiples formes et porter sur de nombreuses questions. Les regroupements répondants consacrent plusieurs centaines, voire des milliers de dollars, à l’ensemble de ces activités interregroupements.

Portrait des équipements

Au cours des dernières années, l’informatisation semble avoir fait d’importantes avancées au sein des organismes répondants. En effet, les 82 répondants possèdent tous au moins un ordinateur, de même que les 32 participants aux journées de familiarisation. Cependant, nous devons nuancer ces résultats, car plusieurs regroupements nous ont affirmé être en contact avec de nombreux organismes de base ne disposant toujours pas d’équipements informatiques (ordinateurs et imprimantes) ou de télécopieurs. En effet, de nombreux organismes sont à la recherche d’équipements récents peu dispendieux.

Les organismes disposent généralement de plusieurs postes de travail.
La majorité des répondants disposent de postes de travail individuels (63%). Chez les autres répondants, les ordinateurs sont partagés entre les différents membres de l’équipe. Pour tous les secteurs, sauf celui du développement local où l’on note la présence d’un plus grand nombre de postes de travail individuels, les équipements se partagent à peu près équitablement en postes de travail individuels et en ordinateurs à utilisation partagée.

Ils possèdent entre un et cinq appareils: des compatibles IBM de toutes les générations, du XT au Pentium

La majorité des répondants (66%) possèdent entre un et cinq ordinateurs, près du quart en ont entre six et dix, et une portion (11%) en a plus de onze. Dans ce dernier cas, il s’agit surtout des organismes offrant des services de formation en informatique.

La majorité des répondants (62%) ont adopté les compatibles IBM; cependant, les produits Apple sont également très présents (38%). Dans la région de Montréal, on utilise les ordinateurs Apple et IBM dans des proportions quasi-équivalentes (IBM-55%, Apple-45%). Dans les autres régions, les compatibles IBM dominent très largement (IBM-83%, Apple-17%).

Près de la moitié des répondants ayant adopté les compatibles IBM possèdent des ordinateurs dotés de micro-processeurs de type 486. Plus du tiers des appareils sont de type 286 et 386 (35%), alors que 17% sont de type Pentium.

Près de la moitié des répondants ayant adopté les produits Apple possèdent des Classic, des SE ou des Mac Plus. 32% sont de type LC; 23% des appareils sont de type Quadra, Performa ou Power Mac.
De nombreux répondants possèdent plus d’une imprimante.

Au chapitre des périphériques, une majorité des répondants disposent de deux à cinq imprimantes (59%), alors qu’un répondant sur trois n’en a qu’une seule.
Une minorité possède des lecteurs de CD-Rom.

De façon générale, le tiers des répondants possèdent des ordinateurs munis d’un lecteur de CD-ROM. Cependant, la majorité des répondants du secteur du développement local (64%) disposent d’un à cinq appareils munis d’un lecteur de CD-ROM, comparativement à 27% en intégration sociale, et à 22% en éducation et alphabétisation populaires, en coopération internationale, chez les groupes de jeunes et de femmes, etc. Aucun des répondants du secteur de la défense des droits n’a de CD-ROM. La très grande majorité des répondants ne possèdent pas de numérisateur (scanner).

Les réseaux d’ordinateurs interconnectés localement sont de plus en plus présents. Les réseaux locaux d’ordinateurs font lentement leur apparition dans tous les secteurs. Près de 40% des répondants sont dotés d’appareils reliés en réseau local. La moitié de ces répondants ont accès à un modem, et le tiers d’entre eux disposent d’une ligne affectée au modem. L’interconnexion des ordinateurs sert toutefois davantage au partage d’une imprimante qu’au partage de logiciels et de données.

La majorité des répondants disposent de plus d’une ligne téléphonique.

Une forte proportion des répondants disposent de plus d’une ligne téléphonique: 43% en possèdent entre 2 et 3, et 30% entre 4 et 6.

Les télécopieurs sont très répandus. 82% des répondants possèdent un télécopieur (fax). Chez les répondants du secteur du développement local et de l’intégration sociale, cette proportion est toutefois beaucoup plus élevée, variant entre 86% et 91%, et entre 64% et 78% pour les autres. Par ailleurs, parmi les groupes de défense, d’éducation et d’alphabétisation populaires, les groupes de femmes, de jeunes, etc., on compte de nombreux organismes ne disposant même pas de télécopieurs.

La majorité des répondants sont dotés d’une ligne téléphonique affectée au télécopieur (73%). Cependant, 43% des organismes de défense répondants n’en ont pas.

Les fax-modems sont de plus en plus utilisés. De façon générale, 37% des répondants ne possèdent pas de fax-modems; 40% en ont un seul, et 23% deux ou plus. La majorité des répondants, issus des réseaux du développement local, de l’intégration sociale, de l’éducation et de l’alphabétisation populaires, des groupes de jeunes et de femmes, etc. en possèdent un ou plus, tandis que la majorité des répondants intervenant en défense des droits n’en ont pas. Plus du tiers des répondants possédant un fax-modem disposent d’une ligne téléphonique affectée au fax-modem.
Les modems de 14,4 Kbps sont les plus répandus parmi les 60% des répondants qui en possèdent. Ceux de 28,8 Kbps sont également présents chez 27% des répondants.

L’utilisation d’Internet est de plus en plus répandue, mais elle varie d’un secteur à l’autre: la proportion est de 60% les répondants issus du développement local, de 46% chez ceux qui proviennent de l’intégration sociale et professionnelle, de 25% chez ceux qui interviennent en défense des droits, de 40% chez ceux qui oeuvrent en éducation et en alphabétisation populaires, en coopération internationale, et auprès des femmes et des jeunes, etc. Seulement 13% des répondants ont un site sur le World Wide Web (WWW), et ils proviennent essentiellement des secteurs du développement local ou de l’intégration sociale et professionnelle.

De nombreux répondants espèrent améliorer leurs équipements informatiques et songent à investir moins de 2,000 $.

Par ailleurs, 73% des répondants issus du secteur du développement local et 82% des répondants issus de celui de l’intégration sociale pensent acheter de nouveaux équipements, comparativement à 46% de ceux issus de la défense des droits et 59% de ceux de l’éducation et de l’alphabétisation populaires, des groupes de jeunes, de femmes, etc. En outre, 67% des répondants songent à améliorer leurs équipements informatiques au cours de la prochaine année, soit en achetant de nouveaux ordinateurs, des périphériques ou des logiciels (35%), soit en s’offrant un accès à Internet (30%), soit en se dotant d’un fax-modem (23%).

Également, 60% des répondants qui envisagent investir des sommes en informatique estiment leur budget à cet égard à moins de 2,000$. Certains répondants (29%) prévoient investir entre 2,000$ et 5,000$ au cours de la prochaine année.

Connaissance de l’informatique

La majorité des répondants considèrent qu’il n’y a aucun expert au sein de leur équipe. Près du tiers d’entre eux considèrent toutefois qu’une minorité des membres de leur équipe se situent à ce niveau.
Une forte proportion des répondants (58%) estiment que la connaissance de l’informatique de la moitié ou plus des membres de l’équipe se situe à un niveau intermédiaire, alors que pour 45%, les autres membres seraient plutôt des novices de l’informatique.

Une certaine maîtrise de l’informatique constitue maintenant un critère d’embauche chez 81% des répondants. L’acquisition des connaissances se fait la plupart du temps par auto-apprentissage (50%) ou par formation sur le tas (77%). Les formations à l’interne, sur mesure ou standard, sont utilisées de façon occasionnelle.

On utilise surtout la bureautique.

L’informatique est surtout utilisée, par la majorité des membres des équipes, pour ses applications bureautiques (traitement de textes, chiffrier, base de données). Seule une minorité des membres des équipes l’utilisent pour la comptabilité ou l’éditique. Les applications pédagogiques sont très peu répandues.

Les répondants offrent surtout des périodes d’exercices libres aux participants.

L’informatique est utilisée de façon diversifiée avec les participants, les usagers ou la clientèle des groupes-répondants. La majorité des répondants n’offrent cependant pas d’activités de formation ou d’initiation (68%) à l’informatique à sa clientèle. Plus de la moitié des répondants offrent plutôt des périodes d’exercices libres de façon plus ou moins fréquentes.

42% des répondants utilisent l’informatique assez fréquemment pour la production de documents avec les participants. 86% des répondants n’emploient pas de logiciels pédagogiques. 40% des répondants utilisent l’informatique avec les usagers pour la recherche et la consultation de données.
L’informatique occupe une place importante dans le travail des organismes.

Les répondants estiment que l’informatique occupe une place importante dans leur travail. 49% d’entre eux la considèrent très importante, tandis que 46% l’estiment assez importante.
Les répondants indiquent que les membres de leurs équipes sont en général assez satisfaits des usages de l’informatique (69%). Chez les répondants des secteurs de l’éducation et de l’alphabétisation populaires, des groupes de femmes, de jeunes, etc., on note toutefois qu’une proportion de 15% se déclarent peu ou pas satisfaits.

Une minorité d’utilisateurs demeurent rébarbatifs à l’informatique, la plupart adoptant plutôt une attitude pragmatique.

Plus du tiers des répondants comptent une minorité de membres rébarbatifs à l’informatique (33%). Cette proportion est plus élevée chez les répondants des groupes d’éducation et d’alphabétisation populaires, des groupes de femmes, de jeunes, de coopération internationale, etc. (44%). De façon générale, on trouve, chez 84% des répondants, la moitié ou plus des membres des équipes de travail adoptant une attitude pragmatique face à l’informatique. Plus de la moitié des répondants composent, par ailleurs, avec une minorité de passionnés d’informatique (51%), et une forte proportion de ceux-ci comptent la moitié ou plus des membres de l’équipe au nombre des passionnés (22%).

Le soutien technique, l’installation de logiciels et le dépannage informatique sont surtout effectués par les membres de l’équipe de travail.

Plus de la moitié des répondants font souvent, sinon toujours, appel aux membres de l’équipe quand ils ont besoin de soutien technique (55%). Bon nombre de répondants demandent occasionnellement de l’aide aux fournisseurs d’équipements (65%), aux amis ou aux connaissances des membres de l’équipe (47%), ou encore, s’adressent à des consultants (46%).

Pour l’installation de logiciels, on fait d’abord appel aux membres de l’équipe et aux amis. À l’occasion, on sollicite les fournisseurs d’équipements, mais pratiquement jamais les consultants.
Le dépannage informatique est principalement effectué par les membres de l’équipe, chez 57% des répondants. Cette proportion s’élève à plus de 65% chez les répondants des secteurs du développement local et des groupes d’éducation et d’alphabétisation populaires, de femmes, de jeunes, etc. 42% des répondants font, à l’occasion, appel aux fournisseurs d’équipements.
Les sentiments éprouvés face à l’informatique sont assez diversifiés. Généralement, ils sont assez positifs. On considère qu’il s’agit là d’un outil indispensable qui améliore et facilite le travail, augmente l’efficacité, et répond aux besoins.

Plusieurs désirent également se constituer en réseau, parce qu’ils considèrent que cela facilitera la communication, le partage et la diffusion d’informations. Cependant, les réseaux locaux d’ordinateurs génèrent des frustrations chez plusieurs. D’autres souhaiteraient davantage de formation.
Le manque de moyens et de ressources est toutefois identifié comme la principale lacune. Équipements, ordinateurs plus performants, ressources financières insuffisantes, manque de temps et de ressources humaines sont au coeur des préoccupations.

Utilisation des outils et des réseaux télématiques

Le courrier électronique, la transmission de fichiers et la recherche d’informations gouvernementales sur le WWW: les avenues les plus prometteuses.

85% des répondants sont d’accord, ou tout à fait d’accord, pour utiliser le courrier électronique dans la correction de texte à distance. Cette application apparaît particulièrement pertinente pour soutenir le travail des coordonnateurs ou directeurs d’organismes, hommes et femmes, et très peu appropriée aux usagères et usagers.

90% des répondants utiliseraient activement le courrier électronique pour convoquer des réunions. Cette application apparaît cependant plus adaptée au personnel d’un organisme (direction, coordination, intervention, administration ou CA) qu’aux usagères et usagers.
Le dépôt et le transfert de fichiers, via la télématique, apparaissent comme une application très intéressante: 88% des répondants l’utiliseraient d’ailleurs activement. Elle se révélerait particulièrement pertinente pour la direction et l’équipe d’intervention et, dans une mesure beaucoup moindre pour les usagères et usagers.

En outre, 89% des répondants navigueraient activement sur le WWW à la recherche d’informations gouvernementales. Cette utilisation apparaît très utile, spécialement pour soutenir le travail de la direction et de l’équipe d’intervention.

Les forums de discussion et la présence d’un groupe d’animation virtuel soulèvent moins d’enthousiasme.

L’utilisation des forums de discussion soulève un peu moins d’enthousiasme. En effet, 68% des répondants les utiliseraient pour se concerter en vue d’une action ou pour discuter d’une proposition. Toutefois, cette application apparaît, encore une fois, plus adaptée au travail de la direction qu’à son utilisation par les usagers.

72% des répondants apprécieraient qu’un groupe de personnes soient responsables d’inventorier, d’analyser et de commenter les sites et les groupes de discussion disponibles sur Internet. Cette application semblerait utile au travail de la direction et de l’équipe d’intervention.
Toutefois, entre 82% et 95% des répondants n’ont jamais utilisé ni le courrier électronique, ni les forums de discussion, ni le dépôt ou le téléversement de fichiers, ni la recherche d’informations sur Internet, ni la présence de groupe d’animation virtuelle.

La formation et le soutien technique sont essentiels à l’appropriation

Les répondants estiment que la formation (88%), le soutien et le dépannage à l’installation (72%), le rodage assisté (72%), les conférences de sensibilisation et les ateliers de familiarisation (68%) favoriseraient l’appropriation des outils télématiques. Les avis sont cependant partagés au sujet de l’achat d’équipement en groupe. Toutefois, 60% des répondants du secteur de la défense des droits y participeraient. Les répondants rejettent dans de fortes proportions l’utilisation de séries télévisées qui s’adresseraient au personnel ou à la clientèle.
Un réseau télématique: un outil pertinent
78% des répondants seraient prêts à investir du temps et des énergies dans un réseau télématique. Les répondants des secteurs du développement local et de l’intégration sociale trouvent cette possibilité particulièrement pertinente (81 et 90%). Les répondants des organismes de défense, d’éducation et d’alphabétisation populaires, des groupes de femmes, de jeunes, etc. le souhaitent dans une proportion plus faible (73 et 67%).

Plusieurs répondants (17 sur 82) ne considèrent toutefois pas pertinent d’investir des énergies et des ressources dans un réseau, soit parce qu’ils en trouvent l’organisation technique compliquée, soit parce qu’ils sont préoccuppés par la confidentialité et la sécurité que ce réseau pourrait offrir, soit parce qu’ils sont particulièrement sensibles à la formation préalable à son utilisation.
L’échange et la communication: les services les plus souhaités

45 répondants sur 82 souhaitent retrouver principalement les services suivants sur un réseau télématique communautaire: l’échange et la communication, l’accès à des contenus pertinents pour les groupes, et la possibilité de diffuser des contenus.

52 répondants souhaitent d’abord et surtout communiquer avec les autres organismes du milieu, les groupes de même vocation ou les gouvernements.