© Recto Verso, 2002 – Extrait du No 298, septembre – octobre 2002

Au Pakistan, les utilisateurs doivent apporter aux autorités, dans les registres tenus par les fournisseurs d’accès, les messages échangés et les sites auxquels ils ont accédé. En Chine, les «cyberdissidents» sont passibles de lourdes sanctions, allant jusqu’à la peine de mort.

Nortel Networks vend du matériel de télécommunications, en Chine. Avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis, la société canadienne contribue au programme «Bouclier d’or», qui consiste à marier une «gigantesque base de données en ligne à un réseau de surveillance globale incorporant la reconnaissance de la parole et des visages, la télévision en circuit fermé, des cartes intelligentes, des dossiers de crédit et des technologies de surveillance d’Internet», dénonçait en octobre 2û01 le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique [www.ichrdd.ca]. Droits et démocratie a présenté en vain 17 demandes d’accès à l’information pour savoir si des ministères ou agences canadiens contribuaient à ce projet qui va à l’encontre de nos libertés fondamentales.

Exorbitant

Aux États-Unis, le USA Patriot Act, adopté après les attentats du 11 septembre 2001, oblige les fournisseurs d’accès Internet à collaborer à la surveillance des communications d’individus avant même qu’ils soient accusés de quoi que ce soit. La surveillance des communications n’est pas nouvelle aux États-Unis, ni au Canada, mais l’obligation de garder en mémoire l’ensemble des courriels échangés est nouvelle et exorbitante. Au Canada, la durée de ces écoutes est normalement de trois mois, mais la loi C36, adoptée par le Parlement canadien en décembre 2001, prévoit une durée maximale de trois ans dans les cas de terrorisme. La définition du terrorisme dans la loi est si large qu’elle peut englober les militants des mouvements sociaux et syndicaux.